Le vendredi 15 octobre dans le tunnel du Gothard, à 14h17, le tunnelier a effectué la dernière percée et à 14h20 la dernière paroi s’est effondrée, réalisant la jonction entre les deux galeries de percement. Les travaux auront duré exactement 17 ans, un mois, 14 heures et 20 minutes pour réaliser le plus long tunnel du monde, une galerie de 57 km à 2.000 mètre de profondeur sous les Alpes
Alors que les Suisses ont achèvé le percement du tunnel du Gothard, les responsables du comité pour la TRANSALPINE, rappellent que la liaison Lyon Turin est la seule liaison ferroviaire permettant de traverser les Alpes d’ouest en est, dans des conditions environnementales acceptables.
« A l’occasion du percement final du tunnel du Gothard, le Comité pour la Transalpine se félicite de l’avancée du programme concerté entre l’Union européenne et la Suisse, contribuant à la mise en œuvre d’un réseau de transport ferroviaire ambitieux à travers l’Arc alpin. Cette avancée majeure côté suisse confirme la faisabilité du projet de liaison ferroviaire entre Lyon et Turin porté par le Comité pour la Transalpine, tant sur le plan technique que financier. » explique un communiqué.
Pour Jean Luc Guyot délégué de la Transalpine, le percement d’un nouveau tunnel de base sous les Alpes, en Suisse, conforte l’idée que ces ouvrages peuvent permettre un aménagement du ferroviaire en Europe. La réalisation des tunnels suisse montre que les projets sont réalistes, les techniques maitrisées, les engagements financiers connus. Mais le percement de tunnels en Suisse ne suffit pas. Le tunnel de base du Lötschberg permet le passage de trains de fret et de voyageurs, mais les rames de voyageurs représentant la moitié des passages, au lieu de seulement 20% prévus. Il faut donc continuer à élargir l’offre de transports pour que les camions puissent franchir les alpes par le rail.
Il faut aussi se rappeler que les tunnels suisses ne peuvent suffire à absorber tout le trafic transalpin. Ils permettent le passage des trains Nord-Sud, entre l’Allemagne et l’Italie, mais pas le franchissement des Alpes occidentales. On ne peut évidemment imaginer que le fret venant de Hollande passe pas la Suisse pour aller dans le Piémont ! Il faut donc aussi un tunnel de base dans les Alpes occidentales pourpermettre des liaisons ferroviaires entre l’Ouest et l’est de l’Europe, entre Lisbonne, au Portugal, et Kiev en Ukraine. La Transalpine rappelle l’intérêt économique et environnemental de la future liaison: 1 million de poids lourds transférés sur le rail à travers les Alpes dès la mise en service 500 millions d’euros d’économie annuelle, division par 5 de la consommation d’énergie, de 500 000 à 700 000 tonnes de CO2 économisées par an et 6 000 à 10 000 emplois générés par le chantier dans les 10 ans à venir.