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Nouveau nucléaire et renouvelables indispensables à la dé-fossilisation de l’énergie

L’énergie nucléaire connait un renouveau, justifié notamment par l’urgence de production d’énergie dé-fossilisée. Réacteur EPR, réacteurs à neutrons rapides, petits réacteur modulaires, réacteurs avancés, fusion nucléaire, offrent un éventail de technologies, pour lequel la France détient toute la compétence. C’est l’idée force des intervenants de la rencontre organisée par les Amis de l’Ecole Centrale de Lyon, ce samedi 18 novembre.

L’association des Amis de l’Ecole Ventrale de Lyon organisait ce samedi, à l’Ecole ( Ecully) une rencontre destinée à faire le point sur les perspectives de l’énergie nucléaire  Trois tables rondes ont permis de passer en revue plusieurs thèmes.

Jean-Luc Fugit, député du Rhône, vice-président de l’Office Parlementaire d’Evaluation des Choix Scientifiques et Technologiques (OPECST) a dressé entre deux tables rondes ( et non pas en introduction) un état des lieux, chassant les malentendus.  » Le but n’est de faire disparaitre  le carbone, mais de nous passer d’énergie et de matériaux fossiles qui ajoutent de cette molécule dans l’atmosphère .Nous ne devons pas décarboner au sens strict mais  dé-fossiliser notre économie explique le Parlementaire, scientifique de formation,  qui est aussi, secrétaire de la Commission Développement Durable de l’assemblé Nationale, et Président  ( bénévole) du Conseil Supérieur de l’Energie.

La dé-fossilisation impose quatre actions : efficacité énergétique, sobriété, production d’énergies renouvelables et production d’énergie d’origine nucléaire, cette dernière pouvant être présentée comme la moins consommatrice d’énergie fossile.

Prolonger le parc nucléaire actuel

Mais quelle stratégie nucléaire déployer ?  Pour le parc actuel, construit dans les années soixante-dix et quatre-vingt, il faut chercher à en prolonger le fonctionnement. L’arrêt de la centrale de Fessenheim, a supprimé 2 GW de puissance. Pour les réacteurs encore en service, l’enjeu est leur mise aux normes post-Fukushima, et le Grand Carénage. Pour quelle durée d’exploitation ? Ce sont les visites décennales réalisées par l’Autorité de Sureté Nucléaire ( ASN) qui décideront de dix ans en dix ans, mais EDF vise bien le cap des soixante ans.

A court terme, l’effort, l’investissement doit être porter très fortement sur les énergies renouvelables, solaire et éolien, avec prudence pour l’hydraulique et pour la biomasse, cette dernière pouvant pousser à détruire des forêts, tout en étant aussi limitée par le gisement de déchets verts d’origine agricole notamment. Mais les énergies vertes,  sont plus qu’indispensables jusqu’à l’arrivée et même au-delà du  » nouveau nucléaire ».

Réacteurs EPR 2

Le nouveau nucléaire, ce seront des réacteurs EPR de deuxième génération : six sont prévus, dont deux sur le site de Bugey, avec, l’ont rappelé des intervenants, certes des opposants, mais le soutien de 100% des élus de la Communauté de Commune de la Plaine de l’Ain. Les EPR fonctionnent en portant à ébullition de l’eau sous pression jusqu’ à 350 degrés, une limite qui ne convient pas pour la production de chaleur au delà de 400-500 degrés dont ont besoins plusieurs industries.

Mais des ruptures pourraient arriver avec d’autres filières. Les Réacteurs à Neutrons Rapides, RNR,  ( comme Superphénix fermé en Isère à la fin des années quatre-vingt dix,) permettent de consommer presque totalement l’uranium non consommé dans les réacteurs actuels, et d’autres déchets de fission. Les réacteurs à neutrons rapides permettaient de valoriser les quelque 320 000 tonnes d’uranium appauvri, issus de l’usine d’enrichissement ORANO de Tricastin, comme de l’usine de retraitement de la Hague, réduisant du même coup les volumes de déchets à long terme voire à très long terme à gérer.

Petits réacteurs modulaires

Deuxième filière de relève, les Petits réacteurs modulaires (en anglais SMR Small Modula recors), fonctionnant aussi l’eau pressurisée, mais d’une puissance moindre que les tranche actuelles (600 MWelectriques, 900 MW électriques  ou 1200 MW électriques. Produits « en séries plus longues »,  en « usine » ces petits réacteurs poseraient moins de problèmes de construction, de sureté  et seraient adaptés à des demandes locales plus disséminées.

Troisième piste  des réacteur avancés, pourraient apporter d’autres solutions, complémentaires. Sont imaginés des Réacteurs à Neutrons Rapides de petite puissance, comme les réacteurs modulaires, des réacteurs dont le liquide de « refroidissement » extrayant l’énergie du réacteur par d’autre fluides que l’eau (plomb fondu, sodium sels fondus, etc. permettraient de produire de l’électricité et la chaleur haute température,  par exemple pour produire de l’hydrogène.

Enfin , quatrième piste, la fusion nucléaire reste plus que jamais une solution de ligne de mire. Il s’agit là non de bombarder des atomes avec des neutrons pour les désintégrer en dégageant l’énergie qui colle neutrons et protons dans le noyau (nucléaire) mais de fusionner,  dans des conditions de pression énormes,  des atomes légers  ( deutérium, isotope de l’hydrogène ) pour dégager cette énergie. C’est le processus en cours dans le Soleil, qui nous réchauffe à grande distance… C’est ce qui est recherché, autres, par le principal programme mondial sur la fusion, sur le site d’ITER, à Cadarache, dans les Bouches du Rhône.

Redaction@enviscope.com

 

Cette rencontre tenue à l’Ecole centrale de Lyon a été introduite par un message vidéo  de Laurence Piketty , administratrice générale      adjointe du Commissariat à l’Energie Atomique et aux Energies Alternative (CEEAA)

Ont pris la parole, des représentants des entreprises suivants : EDF ; Orano (combustible nucléaire) ; Framatome (construction de chaudières : Robatel (PME lyonnaise spécialisée da le nucléaire ; Hexana (jeune pousse du CEA) ;

Représentants d’organismes divers : un ancien responsable de l’Agence internationale de l’Energie Atomique (AIEA) ; le responsable pour la Commission Européenne de FutureEnergy, en charge de la participation des industriels européens au programme ITER ; Institut de Radioprotection et de Sureté Nucléaire ; Ecole Centrale de Lyon ; INSA de Lyon.

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