Le réchauffement climatique affecte le bassin versant du Rhône, non seulement pour les températures moyennes de l’atmosphère, mais aussi pour la température des eaux du fleuve et de ses affluents. Les sols sont aussi de plus en plus secs. Globalement, la réchauffement impose des enjeux autour du partage de la ressource, pour l’eau potable et pour l’agriculture.
Avec une longueur de 810 km et un bassin versant de 98 400 km2 , en France et en Suisse, le Rhône a un débit moyen est de 1700 mètres cubes lorsqu’il arrive en Méditerranée. Sur le bassin du Rhône, les effets du changement climatique se font déjà sentir. Il fait plus chaud et plus
sec que dans les années soixante. La température moyenne de l’air a augmenté de 1,8°C sur la période 1960– 2020. Ce réchauffement est plus marqué sur certains secteurs, en particulier en rive droite du fleuve et durant l’été, avec par exemple +3,6°C en Ardèche. Les précipitations neigeuses sont plus faibles et la quantité de neige a diminué de 10 % en moyenne en raison du réchauffement de l’air.
L’eau du fleuve Rhône s’est aussi réchauffée. Depuis 1970, la température moyenne de l’eau a augmenté de 2,2°C au nord à 4,5°C au sud sous l’effet conjugué de l’élévation de la température de l’air et de l’implantation de centrales nucléaires de production d’énergie.
Les sols s’assèchent davantage,en moyenne annuelle de +18% à +37% selon les secteurs depuis 1960, ce qui réduit leur possible contribution au soutien des débits du fleuve. Cet assèchement s’observe davantage en rive droite, en aval de la confluence avec la Saône, et surtout en été. La baisse des débits d’étiage sera même beaucoup plus forte que les 30% prévus à Beaucaire, sur certains affluents du Rhône, de l’ordre de 40 % en moyenne pour l’Isère et 30 % pour la Drôme et la Durance.
A proximité de l’embouchure du Rhône, la part des volumes d’eau prélevés dans le fleuve au plus fort de l’été représente actuellement 15 % de son volume d’écoulement. Sans avoir à ce stade d’incidence significative pour l’équilibre écologique du fleuve, cette valeur n’est pas négligeable et traduit le fort niveau de sollicitation par les usages préleveurs.
Cette part d’eau prélevée a déjà pu dépasser les 30 % pour les périodes exceptionnellement sèches comme au printemps 2011. Cette situation rarement observée (2 années sur 30) pourrait devenir fréquente dans les prochaines décennies (6 années sur 30), et certaines années, dépasser les 40 %.