La stratégie nationale biodiversité 2030 (SNB) traduit l’engagement du pays au titre de la Convention sur la diversité biologique, prévu par l’article 8 de la loi biodiversité de 2016. Elle couvre la période 2022 à 2030, après les deux premières stratégies qui ont couvert les périodes 2004-2010 et 2011-2020.
La stratégie nationale doit réduire les pressions sur la biodiversité, protéger et restaurer les écosystèmes et les paysages associés, susciter des changements en profondeur pour enrayer le déclin de la biodiversité. Elle doit contribuer à l’atténuation du dérèglement climatique. Les écosystèmes en bonne santé ont une meilleure capacité à stocker le carbone dans la végétaux, mais aussi dans les sols. La stratégie est aussi utile pour l’adaptation au dérèglement ( rafraichissement, ombre) et pour améliorer le cadre de vie et les conditions de vie, la santé.
Vingt mesures phares de la stratégie nationale biodiversité 2030
A RÉDUIRE LES PRESSIONS QUI S’EXERCENT SUR LA BIODIVERSITÉ
Mesure 1. Poursuivre la dynamique d’extension du réseau d’aires protégées
D’ici à 2030, 10 % du territoire national sous protection forte avec 5 % de la mer métropolitaine. D’ici 2025, 100 % des récifs coralliens ultramarins seront protégés, la protection des mangroves sera doublée et la protection des herbiers de posidonie sera renforcée. Un parc national de zones humides sera créé d’ici 2030.
Mesure 2. Lutter contre l’artificialisation: La consommation d’espaces naturels, agricoles et forestiers sera divisée par deux d’ici 2030 permettant de préserver 120 000 hectares par an, avec la mobilisation de 15 M€ par an. L’Etat encouragera la réalisation d’atlas de la biodiversité communale, pour une bonne prise en compte de la biodiversité dans la révision des plans locaux d’urbanisme intercommunaux.
Mesure 3. Lutter contre nos impacts importés
Un service national sera créé pour mettre en oeuvre les nouvelles obligations en matière de devoir de vigilance raisonnée des entreprises sur le plan environnemental (commerce des espèces en danger, lutte contre la déforestation importée, minerai de conflit…) et accompagner les entreprises.
Mesure 4. Limiter la surfréquentation
Le nombre de territoires emblématiques couverts par un label Grands Sites de France sera doublé d’ici 2027. Les espaces les plus menacés feront l’objet d’actions de protection.
Mesure 5. Accélérer la transition agroécologique
Un nouveau plan Ecophyto sera engagé fin 2023, aligné avec l’objectif promu au niveau européen de réduction de 50 %, d’ici 2030, des usages et de l’exposition aux produits phytopharmaceutiques. Le soutien à l’agriculture biologique permettra d’atteindre 21 % de la surface agricole utile en 2030.
Mesure 6. Renforcer la lutte contre la pollution par les plastiques
En 10 ans, les 94 décharges littorales répertoriées seront résorbées. D’ici 2025, 50 % des communes littorales seront engagées dans la démarches plages sans plastiques pour atteindre 100 % d’ici 2030.
Mesure 7. Lutte contre les pollutions lumineuses
Afin de baisser de 50 % la pollution lumineuse en France d’ici 2023, l’extension sera engagée des règlementations encadrant les usages non essentiels, en facilitant les contrôles et sanctions, en déployant les trames noires et par le renouvellement accéléré des équipements publics.
Mesure 8. Mieux gérer les espèces exotiques envahissantes
D’ici 2025, 500 opérations coup de poing contre des espèces exotiques envahissantes seront organisées. D’ici 2030, le taux d’établissement d’espèces exotiques envahissantes connues ou potentielles sera réduit d’au moins 50 %. Les opérations coup de poing seront prolongées pour mobiliser collectivement les acteurs sur des endroits sensibles et les collectivités seront accompagnées pour intégrer cette gestion dans leurs actions courantes.
RESTAURER LA BIODIVERSITÉ DÉGRADÉE PARTOUT OÙ C’EST POSSIBLE
Mesure 9. Accélérer la restauration des écosystèmes
50 000 ha de zones humides seront restaurés d’ici 2026. Un plan pour protéger les sols forestiers sera déployé d’ici la fin 2023.
Mesure 10. Renforcer la résilience du système forestier
1 milliard d’arbres d’essences diversifiées plus adaptées au climat futur seront plantés sur la décennie afin de rendre nos forêts et nos villes plus résilientes face au changement climatique, tout en favorisant la biodiversité des écosystèmes forestiers.
Mesure 11. Restaurer les continuités écologiques
D’ici à 2030, les trames vertes et bleues seront restaurées par la résorption des points noirs inscrits dans le schéma de planification régional.
Mesure 12. Renforcer la protection des espèces menacées, en particulier en outre-mer
D’ici 2030, les 300 espèces endémiques les plus menacées suivant les critères de la liste rouge de l’UICN seront protégées via un plan de conservation, en renforçant notre action pour la flore et de l’outre-mer.
MOBILISER TOUS LES ACTEURS
Mesure 13. Accéder à la nature à moins de 15 minutes de chez soi
Dans le cadre du fonds vert, l’État soutient les projets de renaturation et de dés-imperméabilisation des villes. Le plan nature en ville sera renforcé avec l’ambition de verdir rapidement les plus grandes collectivités.
Mesure 14. Renforcer la formation des élèves (école, collège, lycée) à la préservation de la biodiversité, incluant la connexion à la nature
D’ici à 2030, accueil de 10 fois plus de jeunes en service civique. Le dispositif des aires éducatives sera généralisé en passant de 1 000 à 18 000, soit un établissement scolaire (école, collège) sur trois d’ici la fin du quinquennat en mer, sur terre et sur les fleuves.
Mesure 15. Intégrer un socle commun de formation sur la biodiversité et la lutte contre le changement climatique dès 2023-2024
D’ici à 2030, tous les maires de France seront formés aux enjeux biodiversité et climat (30 000 élus) ainsi que les cadres de l’État et des collectivités territoriales.
Mesure 16. Mobiliser le monde économique
5 000 entreprises seront labélisées Engagées pour la nature d’ici 2025. Le déploiement des obligations de reporting extra-financier renforcera la prise en compte de la biodiversité dans la stratégie d’entreprise et la transparence des impacts des par les grands groupes. Les TPE et les TPM-PME seront accompagnées par BPI France et l’Ademe dans le diagnostic de leurs enjeux biodiversité et les leviers dont elles disposent pour réduire leur empreinte.
Mesure 17. Communication
Une communication de grande ampleur sera engagée pour sensibiliser les Français au risque que constitue l’effondrement de la biodiversité. Tous les ans, la Fête de la nature sera déployée partout fin mai avec l’objectif de passer d’1 million à 5 millions de participants d’ici 2027.
UNE PLANIFICATION SOLIDE
Mesure 18. Une gouvernance claire, territorialisée, en partenariat avec les régions
La SNB constitue la trajectoire de la Nation. Son déploiement reposera sur le partenariat entre l’État et les régions, via leur stratégie régionale biodiversité. Le Comité national pour la biodiversité sera chargé du suivi annuel des résultats et l’OFB suivra les indicateurs de mise en oeuvre de la stratégie, sous la supervision du SGPE qui activera les actions correctrices en cas de déviation des trajectoires.
Mesure 19. Des moyens d’actions de l’Etat augmentés
Le Gouvernement s’engage à mobiliser de nouveaux moyens en faveur de la biodiversité. Dès 2024, le bugdet sera augmenté de 264 M€, en plus des 475 M€ du plan eau, de la pérennisation des financements en faveur des friches et de la renaturation dans le cadre du fonds vert, ainsi que des 100 M€ de dotation biodiversité pour les communes rurales.
Mesure 20. Pour financer sa préservation, déploiement des contrats biodiversité entre acteurs économiques
Dans le cadre du projet de loi industrie vertes, des crédits de renaturation entre acteurs économiques seront créés avec les sites naturels de restauration et de renaturation pour développer des engagements volontaires solides et vérifiables des entreprises, en miroir des crédits des labels bas-carbone. Promouvoir les solutions fondées sur la nature : 70 opérations mettant en oeuvre les solutions fondées sur la nature seront organisées d’ici 2027 pour restaurer des zones humides, renaturer ou restaurer des cours d’eau afin de renforcer la résilience des territoires au changement climatique.