La forêt française est le lieu d’une ressource stratégique, le bois, matériau renouvelable permettant de décarboner l’économie, valorisant territoires et des savoir-faire industriels. Le 17 février 2022 un accord de filière « chêne » a été signé pour renforcer la cohésion de la filière autour de la ressource chêne essence dont la France est le premier producteur européen. Fort des résultats obtenus, Marc Fesneau ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire, a signé le 12 juillet avec la filière un avenant prolongeant cet accord jusqu’à 2025.
L’accord illustre la volonté et la capacité des acteurs de la filière forêt-bois à « faire filière ». Alors que les marchés mondiaux du bois sont sous tensions se confirme la perspective d’une montée importante de la demande de bois liée au développement de l’économie bas-carbone. Or, le risque existe d’une captation de cette matière première soumise comme les autres aux lois de l’offre et de la demande, sur un marché mal régulé ou les vendeurs cèdent normalement leur production au plus offrant. C’est le cas depuis quelques années, avec une demande croissante de la Chine, soucieuse de protéger ses propres forêts.
L’enjeu pour la filière-forêt bois, mais aussi plus largement au niveau de l’économie nationale est « de jouer collectif pour répondre à l’impérieuse nécessité de valoriser notre ressource localement tout en sécurisant l’approvisionnement de nos entreprises de première transformation qui investissent. » Faute de matière première, les entreprises de la première transformation, les scieries, dont le tissu est déjà fragile, sont menacées d’une chute d’activité.
L’avenant signé avec le Ministère réunit, autour d’objectifs et de projets communs, tous les acteurs qui s’engagent notamment à maintenir l’objectif d’accroissement de la contractualisation forestiers-scieurs, réponse structurelle à moyen terme. L’accord prévoit de travailler à une méthode de révision des prix utile au développement et à la pérennisation de la filière.
L’Etat s’engage à bonifier les aides actuelles notamment dans le cadre de France 2030, afin d’accompagner les investissements dans les entreprises de transformation et le renouvellement forestier au regard des enjeux du dépérissement liés au changement climatique. Pour Marc FESNEAU : « Je salue la volonté des neuf signataires de poursuivre les efforts entrepris selon l’esprit constructif qui a prévalu tout au long de l’année 2022. Le chêne est une essence emblématique de la forêt française, il est indispensable de démontrer la capacité des acteurs à « faire filière » pour permettre de renforcer l’investissement, gagner en compétitivité, créer plus d’emplois et plus de valeur ajoutée sur le territoire national. La forêt est un atout dans sa capacité de décarboner notre économie. Les actions inscrites dans cet accord prolongé doivent pouvoir être menées jusqu’au bout pour porter leur fruit. L’Etat y apportera ses contributions. »