Les agro carburants ne pourront pas répondre à la demande mondiale de carburants après la déclin des carburants d’origine fossile. C’est ce qu’a rappelé ce mardi, lors de la rencontre sur les émissions de CO2 dans les Alpes organisée par Rhône-Alpes Energie Environnement Gilles Vaitilingtom, du CIRAD (Centre international de recherche sur l’agriculture et le développement) www.cirad.fr/ . Mais ces carburants peuvent être une ressource intéressante pour certains pays en développement dont ils pourraient couvrir une partie ou la totalité des besoins.
La demande de carburants va en effet continuer à croître, même quand la production de carburants d’origine fossile commencera elle, à décroître. Les recherches sur les agro carburants se sont énormément développées. Aux agro carburants de première génération, succèderont les bio carburants de deuxième génération. Les filières sont nombreuses, pour exploiter des biomasses diverses selon les procédés diversifiés. La production d’agro carburants s’est elle-même développée, au Brésil, en Indonésie. Les cultures se développent en Afrique. Mais les niveaux de productions actuels sont très loin de répondre à la demande, rappelle Gilles Vaitilingtom. La production d’éthanol du Brésil ne correspond qu’à un jour et 9 heures de consommation mondiale, la production mondiale d’éthanol ne coure que 3 jours et 18 heures de consommation. La production mondiale d’huile de lame ne couvre que 5 jours de consommation mondiale, et les productions d’huiles végétales que 17 jours.
Au total, le compte n’y est pas et pourrait difficilement y être. Les agro carburants de deuxième génération pourraient ne compenser qu’à hauteur de 25% la consommation de pétrole en 2025. Alors que se pose déjà la question de la durabilité des agro-carburants : sont ils concurrents des cultures alimentaires ? Sont-ils équitables ? Faut-il concurrencer les cultures alimentaires pour assurer la mobilité dans les pays développés.
Besoins locaux
En fait, les agro-carburants pourraient bien se développer, mais pour répondre aux besoins locaux, voire à des besoins nationaux dans des pays en voie de développement. Au Burkina Faso, 165 000 hectares de Jatropha et 43 000 hectares de canne à sucre pourraient permettre de répondre à la consommation nationale de carburants qui est de 502 000 tonnes d’équivalent pétrole. D’autres pays, en Amérique du Sud, dans les Caraïbes, pourraient aussi développer leur production d’agro-carburants.