En partenariat avec l’ONG allemande NABU, FNE a mesuré la qualité de l’air près du Port de Marseille le mardi 21 juillet 2015. Résultats, les paquebots polluent et ne sont pas soumis à des obligations en matière d’émissions.
Les équipes de FNE et de NABU ont mesuré les concentrations de particules ultra-fines (PUF, entre 20 nanomètres et 1µm) dans l’air. Au parc du Pharo sur les hauteurs de Marseille et dans le terminal « croisières » du Grand port maritime, la pollution en PUF est 20 fois supérieure près des paquebots.
La majeure partie de la pollution de l’air par les navires de croisière vient de la teneur en soufre des carburants. Fioul lourd, diesel marin en contiennent jusqu’à 3 500 fois plus que le diesel pour moteur ” terrestres” . Ce carburant rejette du dioxyde de soufre, polluant réglementé connu pour son impact sanitaire (maladies respiratoires, bronchites, irritations de la gorge) et environnemental (pluies acides) important.
FNE rappelle qu’aucun navire n’a l’obligation de s’équiper d’un simple filtre à particules, alors que les industriels, les constructeurs automobiles et les automobilistes y sont obligés. Ces filtres ne représentent parfois qu’un millième du prix total du navire. Les ports maritimes devraient participer au changement en adaptant les taxes portuaires qu’ils appliquent aux navires à leur entrée au port.
Denez L’Hostis, président de France nature environnement, s’adresse à Ségolène Royal: « transposez la directive européenne sur les émissions atmosphériques des navires et formulez une réponse aux attentes des associations et des institutions européennes en matière de pollution de l’air ! En Méditerranée, aucune réglementation n’interdit l’usage des carburants les plus sales du marché, alors qu’en mer du Nord les règles sont plus strictes. De plus, alors que les consommateurs paient des taxes sur les carburants, les armateurs n’ont aucune pression fiscale. Pourquoi un tel régime d’exception ? Quelles que soient les sources de pollution, nous attendons des mesures concrètes. »