La mission régionale de l’Autorité environnementale a rendu un avis sur le projet de remplacement d’un téléphérique dans la domaine de ski des Deux Alpes, qui entrainerait une augmentation de 70% de la fréquentation du secteur concerné.
Au cœur du massif des Écrins, en Isère, le domaine skiable des Deux Alpes , l’Alpe de Mont de Lans et l’Alpe de Vénosc , s’étage entre 1300 et 3600 mètres d’altitude sur 410 hectares. Plusieurs opérations sont envisagées dans le cadre du contrat de Délégation de Service Public des remontées mécaniques du domaine des Deux Alpes : le remplacement par un télésiège-cabine du télésiège Belle Étoile, et le réaménagement des crêtes sont portés par SATA Group. Ces investissements ont pour objectif principal de transporter les skieurs débutants jusqu’à l’espace débutant des Crêtes à 2 100 m, et de centraliser les aménagements1 sur le secteur des Crêtes. Le débit de cette remontée sera augmenté de 1 800 à 3 000 personnes par heure, soit une augmentation de 70 %.
Pour l’Autorité environnementale, les principaux enjeux environnementaux du territoire et du projet sont :
• la biodiversité et les zones humides ;
• le paysage ;
• le changement climatique ;
• les risques naturels.
L’Autorité environnementale recommande plusieurs actions :
• analyser les liens fonctionnels entre les opérations en cours ou programmées de la station des Deux-Alpes et de confirmer ou de faire évoluer le périmètre du projet d’ensemble ; le cas échéant, mettre en cohérence le périmètre de l’évaluation de ses incidences environnementales dans le cadre ainsi redéfini ;
• envisager une variante consistant à évacuer les matériaux issus des terrassements de la construction de la gare amont, et de la comparer à la solution de dépôt en crête ; de garantir la capacité de cicatrisation des milieux ;
• réaliser les inventaires biodiversité sur les zones non prospectées et de compléter la caractérisation des enjeux ; présenter la carte des habitats de repos et de reproduction utilisés et/ou utilisables par les espèces pour les Papillons, les Amphibiens, les Reptiles et les Mammifères terrestres, et leur surface ; compléter l’identification des zones humides ; réaliser une délimitation pérenne et une mise en défens de zones de prairies gérées en fauche tardive après la fin de la période de reproduction des oiseaux nicheurs au sol ; de prévoir une mesure de suivi des Rhopalocères ;
• intégrer aux estimations du bilan des émissions de gaz à effet de serre, l’énergie grise des ouvrages, réaliser un bilan carbone complet de l’opération ;
préciser les flux de fréquentation induits par sa construction, cumulés aux dernières augmentations de débit du domaine (Jandri, Vallée Blanche…) ; et de réduire et compenser les émissions générées ;
• étayer la disponibilité à long terme de la ressource en eau ;
• démontrer l’absence d’augmentation de l’exposition de personnes aux aléas, estimés au regard des effets du changement climatique.
L’Autorité environnementale recommande de procéder aux inventaires complémentaires nécessaires, de reprendre l’évaluation, la définition des mesures ERC et de lui soumettre à nouveau pour avis l’étude d’impact ainsi complétée.
L’ensemble des recommandations de l’Autorité environnementale est présenté dans l’avis détaillé