Vieillissement des infrastructures et changement climatique se conjuguent en Maurienne pour isoler une région française et couper le lien avec l‘Italie. La Fédération des associations d’usagers des transports demande des décisions urgente pour les accès français au futur tunnel de base.
La chute de 10 000 mètres cubes de rochers tombés fin août de la montagne surplombant la vallée de la Maurienne, est survenue trois ans après une chute analogue en 2019. Ces chutes ont bloqué tous les axes de communication : la nationale 6 disparue sous les éboulis, l’A43 qui conduit au tunnel de Fréjus voit un de ses ponts sur l’arc affecté, la voie ferrée sous tunnel à cet endroit est également interrompue en sortie de tunnel. Trois mille mètres cubes supplémentaires pourraient encore chuter accroissant les risques ; ce qui crée une immense congestion en Maurienne, au tunnel du Mont-Blanc et en Italie.
Le changement climatique est à l’œuvre, rappelle la Fédération nationale des associations d’usagers des Transports ( FNAUT) : la succession canicule/trombes d’eau fragilisent la montagne et provoque des éboulements d’ampleur imprévue dans les Alpes mais aussi sur les littoraux.
Pour la fédération » Cet évènement met en lumière l’impérieuse nécessité de poursuivre les travaux du lieu Lyon/Turin et d’en accélérer la réalisation.
La ligne actuellement coupée vieille de 150 ans, est défendue par les opposants au tunnel de la liaison européenne Lyon-Turin, qui s’obstinent à la présenter comme l’alternative au « grand projet inutile » du lien ferroviaire et à la circulation quotidienne actuelle de 3500 camions. Or pour la FNAUT, » la fragilité des infrastructures de cet axe est renforcée par les travaux de maintenance du tunnel du Mont-Blanc dont la fermeture pour trois mois, programmée pour le 4 septembre, vient heureusement d’être retardée. »
La FNAUT régionale AURA et la FNAUT Nationale considèrent « ces évènements comme autant d’avertissements aux responsables publics. Ils appellent l’État, les élus régionaux et locaux à enfin prendre les décisions qui engagent définitivement le choix des voies d’accès, qui accélèrent leur réalisation rendant cohérentes les programmations françaises et italiennes et leur financement, rendant concomitantes les livraisons du tunnel et des voies d’accès des deux côtés des Alpes.Elles demandent aux autorités locales et régionales de prendre toutes dispositions pouvant faciliter les déplacements quotidiens des usagers des transports et permettre le retour des vacanciers dans les meilleures conditions. »