Les entreprises de la propreté à l’heure du développement durable

L’Assemblée générale du Syndicat Patronal des Entreprises de Nettoyage Région Rhône Alpes (SPENRA) a permis à son président Vincent Fischer, de faire le point sur la situation du secteur en région Auvergne Rhône-Alpes, avec un accent particulier sur la prise en compte du développement durable, et sur l’évolution de la branche en direction des métiers du déchet.

Avec environ 1,3 milliard d’euros de chiffre d’affaires en 2015 et 53 500 salariés, les entreprises régionales comptent pour 10 % du poids économique de la propreté en France (13 Md € de CA, 485 000 salariés). Les  2200 entreprises recensées (13 800 pour la France), se répartissent  en quelques grands groupes et entreprises de plus de 100 salariés (5 % des entreprises pour 51 % des emplois), mais surtout un important réseau de PME (27 % des entreprises pour 38 % des emplois) et de très nombreuses TPE de 1 à 9 salariés (68 % des entreprises, pour 11 % des emplois). Le secteur fait face à une forte évolution des métiers, avec entre autres l’apparition de la robotisation. Il souffre parallèlement d’un déficit d’image. Pour faire face, la profession mise sur le développement durable et l’appropriation des codes de la RSE, ainsi que sur la diversification de ses activités et la création de nouveaux services exploitant la présence du personnel de nettoyage au sein des entreprises : gestion du courrier, manutention, logistique, déménagements internes, gestion des stocks, préparation des salles de réunion, espaces verts, entretien technique des locaux… Grâce à cette politique, le secteur affiche une croissance du chiffre d’affaires de 2 à 3 % et de l’emploi de 2 %.

Du nettoyage à la gestion des déchets du tertiaire

Parmi les axes de diversification du secteur, la gestion des déchets est actuellement privilégiée. Depuis juillet 2016, en effet, les entreprises tertiaires produisant plus de 1100 l de déchets par semaine ont l’obligation de les trier. La Fédération des entreprises de la Propreté (FEP), dont le SPENRA est membre, a mis au point l’outil Smart Tri, qui permet à ses adhérents d’informer leurs clients de leurs obligations réglementaires, de réaliser un audit gratuit de la situation de l’entreprise au regard de sa production et de sa gestion des déchets, et de lui délivrer une proposition commerciale pour la prise en charge du service et du reporting associé. L’INHNI (centre de formation aux métiers de la propreté rattaché à la fédération) organise des formations à l’utilisation de cet outil. « Pour nous, il s’agit clairement d’un outil commercial qui permet de valoriser notre profession auprès de nos clients et de développer notre chiffre d’affaires », affirme Vincent Fischer.

Développement durable

« De même, nos donneurs d’ordre sont de plus en plus sensibilisés à la problématique RSE et à la démarche d’achats responsables et nous allons voir arriver des clauses environnementales dans les marchés publics, poursuit le président du SPENRA ; le développement durable constitue pour nos entreprises un moyen de différenciation et de rester dans la course ». A l’échelle nationale, 400 entreprises de la FEP sont déjà engagées dans une démarche de développement durable et RSE.  Le SPENRA accompagne dans cette démarche les entreprises qui le souhaitent via un programme de formation décliné en 51 actions concernant notamment la gestion des déchets, la prévention des risques et les ressources humaines, notamment via des investissements en faveur des travailleurs atteints de handicap, la formation et le développement de la certification de qualification professionnelle (CQP).

Côté emploi, Le GEIQ Propreté Rhône-Alpes favorise l’insertion professionnelle des personnes en difficultés : il met à la disposition des entreprises du secteur du personnel en contrats courts (6 mois) à temps complet, transformables ensuite en CDI au sein de l’entreprise si la personne a donné satisfaction. « C’est un outil de pré-recrutement très efficace. Le GEIQ Propreté Rhône-Alpes est le plus important de France, avec 100 000 heures mises à disposition des entreprises l’année dernière et un taux de conversion vers l’emploi stable de 75 % », se réjouit Vincent Fischer.

Précarité : une image injustifiée

Les efforts de la profession pour se moderniser humainement et se positionner sur des activités porteuses ne suffisent toutefois pas encore à changer certains aspects négatifs toujours associés à l’image des métiers de la propreté. « J’adore mon secteur d’activité ! C’est un domaine où l’humain joue encore un rôle primordial, mais qui ne bénéficie pas de l’image qu’il mérite ! », regrette ainsi Vincent Fischer. Un secteur où les marges sont certes faibles, mais où les minimas salariaux sont supérieurs au SMIC de 2,7 %, avec une prime de fin d’année. « Grâce au dispositif de l’article 7 de notre convention collective, nos salariés bénéficient de la continuité de leur contrat de travail en cas de changement de prestataire : leur emploi et leur rémunération ne sont ainsi pas remis en cause. Par ailleurs, un tiers des salariés travaillent simultanément pour plusieurs employeurs. Une situation bien différente de l’image de précarité qui colle bien souvent aux employés du secteur de la propreté. »

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