A la veille du Sommet Action Climat de l’ONU qui se tient ce lundi, les principaux organismes climatologiques mondiaux ont publié ce dimanche un rapport qui montre l’écart flagrant – et croissant – entre les objectifs convenus pour lutter contre le réchauffement de la planète et les actions engagées pour lutter contre le changement du climat. Les outils permettant de faciliter à la fois l’atténuation et l’adaptation y sont également analysés. Les contributions à ce rapport ont été dévoilées lors d’une réunion scientifique le 22 septembre à l’ONU. Elles seront présentées devant les dirigeants mondiaux participant au Sommet Action Climat, le 23 septembre.
Le rapport, intitulé Unis dans la science, contient des détails sur l’état du climat. Il présente les tendances en matière d’émissions et de concentrations des principaux gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Il souligne aussi l’urgence d’une transformation socio-économique fondamentale dans des secteurs clés tels que l’utilisation des terres émergées et l’énergie pour éviter une augmentation dangereuse des températures mondiales. Les impacts de ces augmentations de température pourraient déclencher des phénomènes irréversibles.
« Ce rapport fournit une évaluation unifiée de l’état de notre système terrestre sous l’influence croissante du changement climatique anthropique, de la réponse de l’humanité à ce jour et des modifications profondes qui devraient intervenir dans notre climat selon les projections scientifiques », a déclaré le Groupe scientifique consultatif sur le climat du Sommet Action Climat organisé par le Secrétaire général de l’ONU.
« Les données et conclusions scientifiques figurant dans le rapport sont les toutes dernières informations faisant autorité sur ces sujets. Il met en avant la nécessité urgente d’élaborer des mesures concrètes pour mettre un terme aux pires effets du changement climatique », a précisé le groupe dans un communiqué.
Le rapport souligne plusieurs faits importants. La température moyenne mondiale de la période 2015–2019 devrait être la plus élevée jamais enregistrée toutes périodes équivalentes confondues. L’étendue en été de la banquise arctique a diminué à un taux d’environ 12 % par décennie entre 1979 et 2018. La perte de masse des glaciers pour 2015–2019 est la plus élevée jamais enregistrée pour une période quinquennale. Le rapport confirme l’accélération de l’élévation du niveau de la mer et l’acidification de l’eau de mer.
Concentrations record des gaz à effet de serre
Les concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère ont atteint des records. En 2018, les émissions de dioxyde de carbone ont augmenté de 2 % pour atteindre un niveau record de 37 milliards de tonnes de CO2. Les émissions ne montrent toujours aucun signe de plafonnement, même si leur croissance est aujourd’hui plus lente que celle de l’économie mondiale.
Le Groupe scientifique consultatif sur le climat est coprésidé par le Secrétaire général de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), Petteri Taalas, et par Leena Srivastava, ancienne vice‑rectrice de l’École des hautes études relevant de l’Institut de l’énergie et des ressources (Teri). Le groupe est composé d’experts des sciences naturelles et sociales hautement reconnus et respectés, spécialistes de différents aspects du changement climatique, y compris l’atténuation et l’adaptation.
Établi et coordonné par l’OMM (Organisation Météorologique Mondiale), le rapport de synthèse vise à présenter de façon accessible des données scientifiques de pointe faisant autorité et pouvant conduire à des mesures concrètes. Il rassemble les dernières données sur le climat de l’OMM, du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), du Projet mondial sur le carbone (GCP), de l’initiative Future Earth, de l’alliance Earth League et du Cadre mondial pour les services climatologiques.