Malgré une augmentation spectaculaire au niveau mondial les investissements dans les énergies propres sont encore largement insuffisants. Alors que les technologies sont là, le virage énergétique au niveau financier est encore très insuffisant, a rappelé Pierre-Franck Chevet, président d’IFP Energies Nouvelles.
Les investissements mondiaux dans les énergies fossiles , pétrole et gaz, pour l’exploration, l’extraction et le transport, ne décroissent pas sensiblement, comme le montrent les données expliquées par Pierre-Franck Chevet, président d’IFP Energies Nouvelles lors de la conférence annuelle du centre de recherche tenue vendredi au Club de la Presse de Lyon.
En 2O15, ces investissements mondiaux étaient au total de 1319 milliards de dollars américains, dont 664 milliards pour l’amont du pétrole et du gaz, le reste allant aux autres activités des énergies fossiles incluant le raffinage, la distribution etc. Ces investissements ont connu une décrue régulière pendant cinq ans, et même une chute en 2020 année de la pandémie mondiale avec un point bas à 839 milliards de dollars. Depuis les investissements dans le pétrole et le gaz, amont et aval, ont rebondi pour atteindre 1051 milliards en 2023, presque le niveau de 2019. Depuis 2020, les investissements ont progressé de 8%.
Une décrue lente
Cette tendance négative sur le plan des émissions de gaz à effet de serre, qui alimente une consommation d’énergie fissile, ne doit pas être masquée par la progression régulière des investissements dans les énergies propres non fossiles, qui n’émettent pas dans l’atmosphère de carbone enfoui depuis des centaines des millions d’années.
Depuis 2015, certes, l’investissement dans les technologies propres sont passées, sans jamais connaitre de baisse, de 1074 milliards de dollars américains à 1740 milliards de dollars en 2023. Ces investissements sont dorénavant de plus en plus supérieurs aux investissements dans le fossile. L’an dernier, les investissements » propres » ont donc été de 1740 milliards de dolas, contre 1051 milliards pour les investissements dans les fossiles.
Une accélération est même notée de 8% de 2022 à 2023, et la croissance à l’accélération touche tous les compartiments des énergie propres : la production d’énergies propre, l’efficacité énergétique (obtenir le même service en consommant moins), les véhicules électriques, les batteries. La croissance concerne aussi les carburants bas carbone de deuxième génération ou les e.fuels obtenus en combinant des atomes d’hydrogène » vert » et du carbone capté. Les investissements dans le captage, la séquestration et le stockage du carbone se poursuivent, aux niveaux des études, comme des pilotes préindustriels ou industriels. Mais l’accélération doit accélérer…