Les opposants au Lyon Turin continuent à dénoncer l’inaction de l’Etat en faveur du report modal qui fragilise la cohérence du projet de liaison ferroviaire.
Le Comité pour la Transalpine et les opposants au Lyon Turin ( 1) ne sont peut-être pas si éloignés qu’on le pense sur un point central du dossier: le report modal. Les opposants à la liaison ont renouvelé leur critique de l’inaction de l’Etat pour transférer dès maintenant des camions sur les trains.
Un an après le rassemblement en Maurienne de mars 2015 dénonçant la sous-utilisation de la voie ferrée actuelle pour le transport des marchandises et à la veille du sommet Franco-Italien de Venise, les opposants ont rappelé ” qu’il est possible dès maintenant de reporter les marchandises de 300.000 camions par an de la route sur le rail depuis Ambérieu comme l’Etat s’y était engagé pour 2007.”
Ils rappellent que, malgré les déclarations officielles, “rien n’a été entrepris par les services de l’Etat pour réduire la circulation des camions dans les vallées alpines aggravant le péril avéré pour la santé publique.”
Les opposants répètent que le projet de liaison Lyon-Turin reste inutile dans un contexte de non report modal. Ils ne manque pas de souligner l’engagement prudent de l’Europe pour un projet qui avance, mais d’une manière irrégulière, sans cohérence de la part des états.
La liaison ferroviaire sud-Europe menacée
Dans un contexte de non-report modal, c’est l’ensemble de la logique ferroviaire pour le sud de l’Europe qui est en cause. La section Perpignan-Figueras, le premier maillon du projet Algésiras-frontière Slovène (RFC6) dans lequel s’inscrit le projet Lyon-Turin, a été déclarée en faillite en juillet 2015. ” Perpignan-Figueras a coûté 24,5 M€ par km ce qui démontre la faillite inéluctable du Lyon-Turin à 150 M€ par km.”
Les opposants rappellent qu’il existe des alternatives avec des matériels roulants utilisables selon eux dès maintenant (Polyrail, Multiberce). Ces matériels commercialisés par la Société Ecorail, filiale de SNCF et Geodis, permettraient de reporter les marchandises de la route vers les trains sans infrastructures nouvelles au départ d’Ambérieu en Bugey. Depuis une décision européenne du 5 mars 2003 (C2003-664), ces matériels sont subventionnables au travers de l’ADEME.
- FRAPNA, CCLT, Coordination des Opposants au Lyon-Turin, Les Amis de la Terre, La Confédération Paysanne, Les élus régionaux du Rassemblement Citoyens Ecologistes et Solidaires, Vivre et Agir en Maurienne, CIPRA, No TAV Maurienne.