Le projet de la Commission internationale pour la Protection des Alpes« Économiser les terres » vise à réduire l’urbanisation et l’artificialisation des sols dans les milieux alpins.
La Commission Internationale pour la Protection des Alpes, CIPRA, est une organisation faîtière non gouvernementale qui regroupe plus de cent associations et organisations. Elle agit pour un développement durable dans les Alpes, comprenant la préservation du patrimoine culturel et naturel, diversité régionale, et des solutions transnationales répondant aux problèmes rencontrés dans l’espace alpin. www.cipra.org
Les vagues de chaleur qui se multiplient en Europe n’épargnent pas les Alpes. Dans les villes et agglomérations, le phénomène des îlots de chaleur aggrave la situation. Les surfaces en verre et en métal emmagasinent la chaleur, le béton et l’asphalte imperméabilisent les sols, et l’absence de végétation limite l’évaporation de l’eau qui pourrait rafraîchir l’atmosphère. Les pays alpins continuent à imperméabiliser de nouveaux espaces, en particulier dans les zones périurbaines. Les centrales éoliennes, hydroélectriques, biomasse et solaires occupent de plus en plus d’espace : des conflits d’usage sont programmés. Une gestion économe du foncier est donc plus importante que jamais. Un sol imperméabilisé ou endommagé par l’érosion et la pollution ne peut plus assurer ses fonctions essentielles, ou seulement de manière limitée : l’eau ne s’infiltre plus, le sol n’absorbe plus le CO2 de l’atmosphère, la production alimentaire diminue. Les conséquences : un air plus chaud, des crues, des inondations et des difficultés croissantes pour trouver de l’eau potable. Bien souvent, les dommages sont irréversibles.
Le projet « Économiser les terres » s’engage pour un changement de tendance dans la gestion du foncier. Un rapport de synthèse fait le point sur les stratégies des pays alpins, et présente des bonnes pratiques et des solutions à l’attention des communes . La CIPRA présente les approches stratégiques au niveau régional, national et transnational, et montre leur mise en oeuvre locale. « Préserver la santé des sols pour l’avenir est un enjeu collectif qui concerne l’ensemble de la société. Les institutions publiques, mais aussi les entreprises, les exploitations agricoles et forestières, et au bout du compte tous les propriétaires fonciers sont donc appelés à se pencher de toute urgence sur la question de l’économie des sols », alerte Manon Wallenberger, chargée de mission de CIPRA International.
La publication présente des exemples de bonnes pratiques mises en œuvre en Allemagne, en France, en Autriche et en Suisse. Puy-Saint-André, dans les Hautes-Alpes, a réduit les zones constructibles de la commune en réquisitionnant les terrains vacants qui n’avaient plus de propriétaire. Dans le Plan Local d’Urbanisme, la surface des zones constructibles est passée de quatorze à quatre hectares, limitant considérablement la spéculation foncière.
Une carte interactive présente d’autres bonnes pratiques mises en œuvre dans les Alpes. Le rapport de synthèse « Économiser les terres, sauver les sols » peut être téléchargé en version numérique ou commandé gratuitement en version imprimée. Pour en savoir plus : www.cipra.org/economiser-les-terres.