La démarche des Territoires à énergie positive ( TEPOS) vise à mobiliser en profondeur les territoires, pour créer une économie locale de l’énergie.
« Il ne faut pas confondre, autonomie énergétique et autarcie. » Yannick PAPAIX, en charge du dossier des TEPOS à l’ADEME Rhône Alpes veut lever toute ambigüité. L’autarcie serait le rêve d’une autosuffisance qui permettrait aux territoires de se passer d’échanges. L’autonomie, signifie la prise de conscience des besoins, mais aussi des moyens de les satisfaire en étant en mesure d’échanger, par exemple avec des territoires proches. La question se pose évidemment pour les agglomérations pour lesquelles les besoins énergétiques ne peuvent trouver de ressources localement.
Pour une agglomération comme Lyon, la dépendance par rapport à l’extérieur est forte, pour l’électricité, mais aussi pour les besoins en carburant. Il est probable même que la ressource de la région lyonnaise en biomasse pour l’énergie ne suffise pas à satisfaire la demande en bois. Mais l’autonomie veut aussi dire que l’action doit donner la priorité à la réduction de la consommation, à la sobriété. L’autonomie signifie que des ressources locales doivent être mieux valorisées, par exemple la production d’énergie fatale par certains secteurs industriels. C’est l’objet de programmes dans la Vallée de la Chimie.
Pour les territoires de campagne, moins peuplés, et riches de biomasse, d’espace, de soleil et de vent, la transition énergétique est une véritable opportunité de développement insiste Nordine BOUDJELIDA, directeur régional de l’ADEME Rhône-Alpes.
Les territoires ruraux ne sont évidemment pas eux-mêmes potentiellement aptes à satisfaire leurs besoins. Le Trèves dans le sud de l’Isère a peu de culture et peu d’élevage pour produire du biogaz, qu’il pourrait « importer » de territoires voisins auxquels il pourrait exporter du bois. C’est ainsi tout un maillage énergétique qui peut être dessiné dans une mosaïque de lieux de production, de transformation, de réseaux de chaleur, de plates formes de séchage, etc.
Tout cela suppose des capitaux. « La transition énergétique va permettre de développer un capitalisme local de l’énergie. Un capitalisme, c’est à dire tout simplement la mobilisation de capitaux. » explique Yannick PAPAIX. Les investissements viendront de l’Etat, de collectivités, des entreprises, des particuliers. Pour Nordine BOUDJELIDA, l’association des acteurs locaux est une clé du succès. C’est le cas de projets qui parfois ont du mal à passer, comme des projets de méthanisation pour lesquels les débats dérivent d’une manière irrationnelle, regrette Nordine BOUDJELIDA.
Les investissements dans l’énergie doivent au contraire être présentés comme positifs pour l’intérêt général : réduction de la pollution, économie, emplois, etc. La France est assez en retard sur ce plan. Mais il n’est jamais trop tard pour que l’énergie de la tortue permette de rattraper le lièvre…