Lors du Comité permanent sur les pesticides du 31 janvier la Commission européenne présenté aux experts des Etats membres une proposition de suspension pour deux ans de l’utilisation des néonicotinoïdes sur les semences, en granulés et en pulvérisation pour les cultures de maïs, de colza, de tournesol et de coton, qui attirent les abeilles
La Commission souhaite soumettre cette proposition au vote des Etats membres lors du prochain comité compétent le 25 février. Les deux années devront permettre de mettre en place de nouvelles expérimentations pour affiner les données sur ces molécules.
Stéphane Le Foll a déclaré : « Je me réjouis de cette décision de la Commission qui s’inscrit dans la droite ligne du retrait de l’autorisation de mise sur le marché du Cruiser OSR dont j’avais pris la décision dès juin 2012 ».
Le 16 janvier 2013, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) avait publié un rapport d’évaluation sur ces pesticides, reconnaissant des risques pour les abeilles liés à l’usage de ces molécules. Pour le Ministre la proposition permet de tirer les conséquences des avis de l’EFSA ” de façon claire et harmonisée pour l’ensemble des Etats membres de l’Union européenne. La France restera attentive à ce que l’ambition affichée par ces propositions se traduise par des textes applicables pour la prochaine campagne de préparation de semences soit à partir du 1er juillet prochain, mais veillera aussi à ce que des alternatives soient disponibles pour les agriculteurs dans les situations qui le nécessitent.”
Des propositions insuffisantes pour France Nature Environnement
France Nature Environnement ” salue les propositions de la Commission, elle considère qu’elles sont encore insuffisantes, et qu’une interdiction totale des néonicotinoïdes est nécessaire pour protéger les abeilles.” Claudine Joly, en charge de ce dossier à FNE, rappelle que « les néonicotinoïdes sont persistants dans les sols. On les retrouve donc dans le pollen et le nectar des cultures suivantes, qui continuent à représenter une menace pour les abeilles. Limiter l’usage de ces pesticides aux cultures non attractives pour les abeilles ne fait donc que reporter le problème. L’utilisation des semences traitées aux néonicotinoïdes a tendance à être systématique en agriculture, et relève d’un usage irraisonné des pesticides. Des décisions plus courageuses doivent être prises par la Commission et les Etats membres. »
Pour Jean-Claude Bévillard, Vice-président de FNE en charge des questions agricoles : « L’incertitude scientifique existera toujours, mais pendant que l’on continue à essayer d’améliorer l’évaluation, les abeilles et les pollinisateurs sauvages se meurent. De nombreuses études montrent déjà l’effet négatif des néonicotinoïdes sur les abeilles. Le coût de l’inaction serait catastrophique. FNE demande à la Commission européenne d’interdire totalement l’usage des néonicotinoïdes, et elle appelle le ministre de l’agriculture Stéphane Le Foll à défendre cette position au niveau européen.”