Le Comité pour la Transalpine déplore les propositions du rapport remis par le Conseil d’Orientation des Infrastructures à Elisabeth Borne sur les investissements de l’Etat dans le secteur des transports. Pour la section française de Lyon–Turin, le Comité repousse le projet à 2045.
Le Comité pour la Transalpine a réagi à la version officielle du rapport qui confirme les craintes suscitées par la version « officieuse » déjà dévoilée par la presse. Le rapport préconise de repousser « au plus tôt à 2045 » la livraison de la section française, soit près de 15 ans après la mise en service du tunnel transfrontalier et de la section italienne.
Le Comité déplore qu’en » menaçant la Déclaration d’Utilité Publique ( DUP) de 2013, les propositions alternatives du COI tendent à pérenniser, sur la base de calculs théoriques à mille lieux des réalités ferroviaires locales, la ligne historique Dijon–Modane qui ne correspond en rien aux engagements de la France ni aux objectifs de report modal du Lyon–Turin tel qu’il a été conçu avec nos partenaires internationaux.«
En résonance avec les analyses du communiqué de la Transalpine du 22 janvier, » de nombreux acteurs ont vivement déploré ces dernières semaines le risque d’une telle aberration écologique et économique qui fait peu de cas de l’avis des parlementaires et des
collectivités des territoires concernés, des acteurs économiques, ( NDLR: des syndicats comme la CGT) des opérateurs ferroviaires, de la Fédération Nationale des Associations d’Usagers des Transports, de l’Union internationale du transport combiné rail–route… » Le gouvernement italien vient aussi d’exprimer son fort mécontentement. » Il est invraisemblable que le COI ait pu formuler de telles orientations sur un programme transfrontalier sans tenir compte du projet développé côté italien ni des priorités stratégiques de l’UE pour qui le Lyon–Turin est un projet phare.«
» Le rapport étant consultatif, il revient, estime le Comité pour la Transalpine d’un inoxydable optimisme, au gouvernement de reprendre les commandes du dossier en y réintégrant ses données fondamentales. A ce titre, il faut saluer l’annonce par la Première ministre d’une accélération des investissements ferroviaires au nom de l’exigence de « planification écologique », appellation désignant le scénario du rapport privilégié par le gouvernement.
Le Comité pour la Transalpine rappelle l’intérêt du projet : massification du fret ferroviaire sur un axe européen structurant, alternative à l’avion vers l’Italie, amélioration des mobilités du quotidien, développement du RER métropolitain dans l’est lyonnais…
« Il serait pour le moins contradictoire que le plus grand chantier européen de mobilité bas carbone pour les marchandises et les voyageurs, seule solution technique pour lutter efficacement contre la pollution des transports dans les Alpes, soit exclu d’un scénario de planification écologique » souligne Jacques GOUNON, Président de la Transalpine.
Au regard des milliards de crédits d’investissements ferroviaires prévus sur ce quinquennat, il est possible d’engager rapidement et sans difficulté les quelques dizaines de millions d’euros nécessaires au lancement des études de finalisation technico–environnementales du tracé de
la section française. L’enjeu est de ne pas mettre en péril la DUP de 2013 qui attend depuis dix ans un début de traduction opérationnelle et dont la validité s’achèvera en 2028.