Le Comité pour la Transalpine annonce que la Commission Européenne financera à hauteur de 64,6 millions d’euros les études d’Avant Projet Détaillé de la section française de la liaison européenne transalpine, de la région lyonnaise au tunnel de base international. Le projet est inscrit sur la liste des projets d’infrastructure de transport sélectionnés pour bénéficier de cofinancements au titre du Mécanisme pour l’Interconnexion en Europe. Pour suivre l’histoire du projet depuis 2007 sur Enviscope aller sur le lien https://www.enviscope.com/?s=Lyon%20Turin&jsearch?s=Lyon%20Turin&jsearch
Les études d’Avant Projet Détaillé (APD) du tracé de la section française de la liaison Lyon-
Turin recevront 64,6 millions d’euros, soit la quasi-totalité de la subvention sollicitée par la France.
Le dossier de demande de subvention avait été déposé à Bruxelles fin janvier après qu’un
accord ait été conclu sur le fil entre l’Etat et les collectivités locales pour le cofinancement des
100 M€ à la charge de la Française.
Les 100 millions à la charge de la partie française se décompose de la manière suivante: Etat 59,1 M€
Collectivités locales 40,25 M€ dont Région Auvergne-Rhône-Alpes (33 M€), Département de la Savoie (3
M€), Département du Rhône (1,5 M€), Syndicat mixte des mobilités de l’aire grenobloise (1 M€), Grand Annecy (1 M€), Grand Chambéry (0,45 M€), Grand Lac (0,3 M€).
Un corridor stratégique
Il aura fallu dix ans pour dénouer au niveau français ce dossier européen. La liaison transalpine France-Italie est en effet un maillon du corridor ferroviaire sud de l’Europe. Il s’agit d’une infrastructure destinée à relier la Péninsule ibérique à l’Europe orientale. L’infrastructure répond à ses enjeux climatiques, car en effet, elle sera essentiellement dédié au fret, levier nécessaire pour la construction d’une industrie européenne. Le corridor revêt aussi une dimension géopolitique. Il est effet capital de consolider la construction européenne, sur les plans politique, social, et économique alors que les ambitions de la dictature poutinienne ont déclenché la première guerre entre nations européennes depuis 1945.
« Après dix ans d’attente depuis la Déclaration d’Utilité Publique de la section française, le projet reprend de l’élan. Le léger écart entre la subvention sollicitée au taux maximum et le montant accordé est courant. Les demandes de subventions des pays de l’Union étaient sept fois supérieures au volume global de crédits disponibles pour cet appel à projets. SNCF Réseau a désormais largement les moyens de commencer ces études. Une autre demande sera déposée plus tard pour obtenir le reliquat » a réagi Vincent de Rivaz, Président du Comité pour la Transalpine. Association reconnue d’intérêt général concourant à la défense de l’environnement, le Comité pour la Transalpine réuni les collectivités publiques et les grands acteurs économiques mobilisés pour la réalisation de la liaison ferroviaire européenne .
« Il aura fallu plusieurs années d’une forte mobilisation des acteurs politiques et économiques des territoires concernés pour franchir ce nouveau cap majeur. Avec cette décision, l’Europe démontre la constance de son engagement pour le Lyon-Turin et confirme l’importance stratégique de la liaison dans son ensemble. » poursuit le président de la Transalpine.
Des études relancées début 2025
Le programme d’études devrait être lancé début 2025 sous le pilotage de SNCF Réseau pour
une durée de trois ans avant les premiers travaux de reconnaissance souterrains. Il portera
sur le tracé du scénario dit « Grand Gabarit », le plus favorable au fret ferroviaire, choisi par
une majorité des collectivités locales concernées. Le tracé comportera plusieurs tunnels, dont un tunnel de 24 kilomètres sous le massif de Chartreuse, débouchant à l’est, dans la Combe de Savoie. La priorité donnée à ce scénario exprime la priorité donnée au transport de marchandises. C’est le souhait des collectivités fortement impactées par le transport routier. Le détour par Chambéry, soutenu par Louis Besson, ancien ministre des Transports et ancien maire de Chambéry, très engagé dans le » Lyon-Turin », est largement différé.
Matthieu Chabanel, P-DG de SNCF Réseau, a expliqué lors de l’assemblée générale de la Transalpine le 4 juillet à Lyon, que ces études d’ingénierie pré-opérationnelles permettront de définir avec un grande précision le tracé des voies d’accès depuis Lyon jusqu’à l’entrée du tunnel sous les Alpes en cours de creusement en Savoie.
Sondages géotechniques, conception des infrastructures et des ouvrages d’art, optimisation de leur insertion technico-environnementale, obtention de toutes les autorisations nécessaires…ces études sont la dernière étape capitale avant la phase travaux.
Pour le tunnel transfrontalier sous les Alpes, la Commission européenne a attribué 700 M€ au maître d’ouvrage TELT pour poursuivre la réalisation de l’ouvrage dans la mise en service est programmée en 2032.