L’horizon se dégage un peu pour la liaison ferroviaire transalpine, maillon du corridor Sud de l’Europe. L’annonce par le ministre des Transports d’un engagement de l’Etat de 3 milliards d’euros, ouvre la voie à l’aide de l’Union européenne pour les accès français depuis Lyon.
Après de longs mois d’incertitudes, voire d’inquiétudes justifiées par le silence du Gouvernement français et du président de la République, le signal semble passer au vert pour les accès français au tunnel de base de la liaison dite » Lyon-Turin », en cours de percement de deux côtés des Alpes. Le Comité pour la Transalpine qui tenait son assemblée générale annuelle à Lyon ce vendredi matin, reprend espoir. Le projet des accès français entrevoit le bout du tunne. Les propositions très négatives du Comité d’Orientation des Infrastructures, proposant un report des accès au delà de 2045, n’ont pas été suivies. La France remplira les engagements inscrits dans le traité du Quirinal entre la France et l’Italie ratifié en 2022.
Il reste pour la France à lancer des des études pour le choix définitif du scénario. Une majorité des collectivités concernées, surtout en Savoie ont confirmé début 2022 leur engagement. La Région Auvergne-Rhône soutient du bout des lèvres, sans imaginer même le potentiel que peut générer la création de la ligne nouvelle en libérant une grande partie du réseau ferroviaire alpin.
L’Etat devra arbitrer . Il reste à lancer rapidement des appels d’offres pour actualiser les études. Tout doit aller très vite pour donner une réponse à la Commission européenne mais aussi pour éviter que la Déclaration d’Utilité Publique ( DUP) décidée en 2013, ne soit caduque en 2028.
Si aucun engagement n’est pris avant la fin de la DUP. » C’est dès aujourd’hui que se joue sa reconduction par le Conseil d’Etat. Sans le déploiement d’ici 2028 d’actes et d’interventions d’ampleur traduisant une réelle volonté d’agir de l’Etat, la DUP tombera et avec elle toutes les bases légales protégeant un itinéraire soumis par endroit à des fortes pressions foncières ». En clair, certains terrains peuvent faire l’objet ‘expropriations, mais il est impossible de faire peser une telle menace pour un projet qui n’avance pas.
Le cout du scénario » grand gabarit » (priorité au fret) des accès français est évalué par SNCF Réseau à 6,7 milliards d’euros avec une première phase de 5 milliards d’euros pour les 15 prochaines années (essentiellement pour les tubes sous Chartreuse et sous Belledonne). Ces accès pourraient être financés à 50% par l’Europe.
Les étapes prochaines sont claires pour le Comité pour la Transalpine. Faire bouger l’Etat, et convaincre une opinion majoritairement favorable ou plutôt favorable au projet en évitant les blocages d’activistes minoritaires usant d’arguments largement mensongers.