D’anciens responsables d’exécutifs de Rhône-Alpes, mais aussi de Provence Alpes Côté d’Azur, et même de Languedoc Roussillon ont signé une lettre demandant au président de la République de prendre en considération toutes les dimensions du projet de liaison Lyon-Turin, inscrit dans le Corridor Sud Europe dessiné par la Commission européenne.
Ces anciens élus, arrivent bien tard. Mieux vaut tard que jamais, mais c’est évidemment bien avant qu’il aurait fallu appréhender un projet mal nommé d’une manière restrictive dès sa mise sur les rails : » Lyon Turin ».
Dès le début, cette dénomination restrictive traduisait une incompréhension de là par des initiateurs, avec une conséquence : provoquer le désintérêt des tous les territoires du sud-est large.
Il fallait bien comprendre dès l’origine la dimension européenne du projet de corridor Sud, Lisbonne-Kiev, péninsule Ibérique, Europe orientale, pour mobiliser trois régions, Rhône-Alpes, devenue Auvergne-Rhône -Alpes, Provence Alpes Côte d’Azur, et Languedoc-Roussillon, devenue Occitanie avaient intérêt à se serrer les coudes pour porter haut et fort le projet capital pour tout le sud-est.
L’enjeu était clairement annoncé, avec l’objectif d’équipement une Europe méditerranéenne, handicapée, car découpée en chaines de montagne, en vallées, en iles et en péninsules. Le projet aurait dû être porté d’une manière transversale.
Aujourd’hui, l’Occitanie, de Nîmes à Toulouse a intérêt à une meilleure connexion avec le Sud de l’Europe. Provence Alpes Côte d’Azur doit gagner dans ses échanges avec l’Italie du Nord et avec la péninsule ibérique. Et c’est tout Auvergne Rhône-Alpes qui doit s’arrimer davantage l’Europe. Or, Lyon Turin n’a absolument jamais fait l’objet d’un dossier régional, permettant de comprends les retombées pour tous les départements, et non pas seulement pour la vallée de la Maurienne.
La Région, toujours déchirée de dissensions géographiques ou politiques, créer un débat régional, ouvert, long, de qualité. Jean Jack Queyranne a été victime du retournement d’une partie de ses alliés écologistes devenus pour partie ennemi du Lyon Turin. L’actuel président de la Région, ne soutient en fait que du bout des lèvres, refusant d’inclure la future liaison dans une vision globale à long terme des infrastructures de Transport ferroviaires, au prétexte que la Région n’a pas de compétence en matière de fret. Était-ce une raison suffisante pour ne pas négocier.
Une leçon est claire: face à l’Etat parisien, les Régions, morcelées, différentes, pèsent peu, elles ne pèsent rien en matière d’aménagement du territoire. Elles ne coopèrent pas entre elles, comme le montre l’impossible connexion des services ferroviaires, l’impossible mise en place de service interrégionaux ou Intercités. Les efforts consentis sur la ligne Grenoble-Gap en sont la preuve.
Cela montre la nécessité d’aller vers une France fédérale, dans laquelle les entités régionales sont dotées de moyens financier propres, renforcés, de capacités de coopération, d’expertises partagées. C’est dans ce sens que les propositions du parti Région et Peuples Solidaires vont dans le bon sens.