FNE , France Nature Environnement, a rappelé à l’occasion de manifestations qui se sont déroulées cette fin de semaine son opposition à la liaison » Lyon- Turin ».
L’association milite depuis longtemps pour que la priorité soit mise sur la modernisation du réseau ferroviaire existant, avant d’envisager la construction de nouvelles infrastructures majeures, hormis les travaux dans les nœuds ferroviaires, indispensables au bon fonctionnement de l’ensemble du réseau.
» Les conditions politiques en faveur du report modal n’étant pas réunies, FNE est opposé au projet de ligne nouvelle Lyon-Turin, qui est trop consommateur de fonds publics et trop destructeur de l’environnement. » Mais l’association ne s’avance pas en donnant des chiffres. Elle ne reprend pas en particulier le montant de 26 milliards d’euros, avancé depuis plusieurs années par les opposants, qui additionnent le cout du tunnel de base, la cout des accès, et le contournement ferroviaire de l’agglomération lyonnaise pour le fret. Concernant le fret ferroviaire et le report modal pour la traversée des Alpes, FNE estime que » c’est la volonté politique qui fait singulièrement défaut en France, pas l’infrastructure. Nous espérons un sursaut prochain, avec les annonces récentes du gouvernement (100 milliards d’euros pour le ferroviaire). »
Le projet Lyon-Turin » est très ancien et a été imposé. » À ce jour, souligne justement FNE, il s’agit du seul grand projet n’ayant pas fait l’objet d’un débat public mené par la Commission Nationale du Débat Public (CNDP) alors FNE a demandé trois fois ce débat public : en 2001, 2012 et 2015, sans être entendu.
Le projet fait l’objet de prévisions de trafic et de gains de temps grossièrement exagérées. La ligne existante et ses capacités pour le fret sont par ailleurs victimes d’un dénigrement constant de la part de porteurs du projet Lyon-Turin, afin de justifier la construction d’une nouvelle infrastructure.
Les impacts environnementaux colossaux du projet » sont quant à eux passés sous silence. » estime l’association qui ne développe pas son argumentaire sur ce point. En 2014, FNE et la FRAPNA Rhône-Alpes ont lancé, mais perdu, un recours en justice contre la Déclaration d’Utilité Publique (DUP) du Lyon-Turin, sur les questions d’impacts environnementaux côté français.
Concernant les accès au tunnel de base, FNE rappelle qu’il est urgent de réaliser les travaux nécessaires et raisonnables (de l’ordre de 600 à 700 millions d’euros) sur la ligne existante entre Dijon et Modane pour accroitre la capacité fret et atteindre 10 Mt au plus vite, puis 15 Mt, comme l’a demandé par sa lettre décision du 8 avril 2019, Élisabeth Borne, alors ministre des transports.
