Loup : Action Nature dénonce les tirs en dehors de la saison de pastoralisme

Alors qu’un loup a été abattu dimanche dans les Alpes-Maritimes, Action Nature estime que les autorisations de tiers données par les préfets sont un cadeau aux chasseurs.

Action Nature signale que le dimanche 13 septembre un loup a été abattu par un chasseur à Séranon (Alpes Maritimes). Il s’agit rappelle l’association, du quatrième loup tué de façon « réglementaire » sur les 36 que les ministres de l’agriculture et de l’écologie “ont promis aux chasseurs et aux éleveurs.” Le chiffre de 36 est interprété comme une promesse, car c’est le quota maximal d’animaux qui pourront être tués.
Les défenseurs du loup dénoncent les conditions dans lesquelles les tirs pourront être réalisés. Trente deux autres loups pourront donc être tirés alors que les troupeaux auront quitté les estives et seront dans les bergeries sur leurs lieux d’hivernage dans le sud de la France, notamment en Crau (Bouches du Rhône). ” explique l’ASPAS. Les troupeaux passant la mauvaise saison dans la Crau la plupart des loups qui seront tirés le seront  dans les alpages alors que les troupeaux n’y seront plus. ” Il ne peut dans ce cas être question de protection des troupeaux, comme annoncé par les pouvoirs publics, mais bel et bien d’une opération d’abattage de grande ampleur.”

L’ASPAS estime que ” la France est le seul pays à ne pas savoir gérer le retour de cet animal indispensable aux équilibres biologiques. L’Espagne, l’Italie, et les pays d’Europe centrale arrivent parfaitement à faire cohabiter le pastoralisme et la présence de grands prédateurs (Loups, ours, lynx). En Allemagne, où le loup a fait son retour, depuis la Pologne, quelques années après la France, compte aujourd’hui plus de meutes de loups que la France, sans que cela ne pose de problème !”

Pour l’association, les autorisations accordées par les préfecture répondent à “une demande forte du monde de la chasse”. Et cette année, les chasseurs ont été particulièrement ” chouchoutés par les préfectures.”  Le préfet des Hautes-Alpes a autorisé les 9 000 chasseurs du département à abattre les loups lorsqu’ils sont à la chasse. Le préfet de la Drôme a fait de même sur la partie montagneuse du département, et celui des Alpes Maritimes « forme » des centaines de chasseurs en accéléré pour tirer sur les loups qu’ils pourraient croiser lors de leur partie de chasse.

Estimant que les textes français sont en infraction avec la Convention de Berne et de la Directive Habitat Action Nature Rewilding France a entamé un contentieux contre la France auprès de la Commission Européenne.

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