France Nature Environnement, Humanité & Biodiversité et la LPO (Ligue pour la Protection des Oiseaux) ont obtenu l’annulation par le tribunal administratif de Grenoble de l’arrêté du Préfet de Savoie du 10 septembre 2015 autorisant le tir de six loups. Cette victoire n’a pas empêché la mort injustifiée de 3 loups.
Le jugement du tribunal de Grenoble rappelle , selon les associations, la nécessaire progressivité dans les moyens mis en œuvre avant d’autoriser le tir d’un loup. Le tribunal a conclu que les différentes étapes préalables à une autorisation d’abattage, de la protection des troupeaux jusqu’au aux tirs de défense dans le tir sur trois loups pas été respectées.
La préfecture de Savoie n’a pas été en mesure lors des débats de produire les registres prouvant que les tirs de défense avaient été mis en œuvre. La tenue de ces registres est pourtant obligatoire car le loup est une espèce protégée. L’Etat ne doit plus autoriser la destruction de loups sans rapport avec la prédation sur les élevages et sans que les mesures de dissuasion puis de défense n’aient été déployées. Me Mathieu Victoria, en charge du dossier pour les associations, confirme que : « Le tribunal a rappelé que les tirs de destruction, notamment ceux réalisés à l’occasion d’actions de chasse, sont à considérer comme une action de dernier recours, lorsque toutes les autres mesures progressives ont échoué (moyens de protection, effarouchement, tir de défense…) ».
En plusieurs années, déplorent les associations, l’Etat a multiplié par cinq le quota de destruction de loups, régulièrement ré-augmenté en plus en cours d’année, ce qui a généré ce type de décision de la part des préfets. Allain Bougrain Dubourg, Président de la LPO, rappelle qu’ « un trop grand nombre de préfets autorise des tirs du loup sous la pression locale, sans s’assurer que les mesures de protection sont correctement mises en place et que les tirs de défense ont été effectivement réalisés ».
« Dans le cas particulier, rappelons-nous que l’autorisation contestée avait été délivrée après que le directeur et un chef de secteur du parc national de la Vanoise aient été séquestrés pendant une quinzaine d’heures par des éleveurs ovins qui voulaient obtenir le tir de 5 loups en échange de leur libération. L’Etat a cédé à la pression au détriment du respect du droit », souligne Jean-David Abel, vice-président de France Nature Environnement.