L’hypothèse d’une liaison ferroviaire entre Trévoux et Lyon étant abandonnée, les promoteurs d’une liaison en site propre lancent sous pilotage de la région la solution Bus à Haut Niveau de Service.
Le Val-de-Saône entre Trévoux (Ain) et Lyon est peuplé de 153 000 habitants et propose 44 000 emplois. La vallée étroite par endroit, est confrontée, comme tous les secteurs périphériques de la Métropole de Lyon, à une congestion routière quotidienne de plus en plus importante. C’est ce qu’a rappelé lors de la dernière assemble plénière du Conseil régional, Karine Lucas, conseillère régionale, élue locale du Val de Saône. Si la rive droite est desservie par les TER, les habitants de la rive gauche sont moins bien lotis pour les transports en commun. C’est pourquoi depuis de longues années, l’idée a cheminé de rénover la ligne ferroviaire Sathonay-Trévoux.
Dossier difficile : des territoires se trouvent dans la Métropole de Lyon, dans le périmètre du Sytral et dans le Rhône, d’autres dans le département de l’Ain. Les autorités organisatrices des transports ne sont pas les mêmes. Une difficulté administrative et politique ajoutée à la difficulté technique et aux coûts.
Les études menées par la Région pendant le mandat précédent avaient conclu à la difficulté d’une remise en service ferroviaire qui supposait la reprise d’ouvrages d’art, au moment où le fret a totalement déserté la ligne, livrée à la friche.
Site propre jusqu’à la Part-Dieu
Une autre solution a été travaillée. La Région, la Métropole de Lyon, le Département de l’Ain, la Communauté de Communes de Dombes-Saône-Vallée et le Sytral, se sont orientés vers la mise en place d’un « bus à haut niveau de service » (BHNS). Une étude de faisabilité réalisée sous la maîtrise d’ouvrage de la Région a confirmé l’intérêt de cette solution.
La solution BHNS a été regrettée par des élus de l’opposition régionale, en particulier par Jean-Charles Kohlhaas, qui a y a vu un manque d’ambition en faveur du ferroviaire. Pour François Jacquart, du groupe L’ Humain d’Abord (groupe communiste) l’abandon du ferroviaire est regrettable, et la demande de déclassement de la ligne, présentée par la Région, ne devrait intervenir qu’une fois le projet sur les rails…
La future ligne Trévoux-Sathonay-Lyon utiliserait l’emprise de la voie ferrée transformée en plateforme dédiée au BHNS (et éventuellement aux cycles) entre Trévoux et Sathonay. Elle pourrait utiliser les aménagements de transport en commun en site propre existants entre Sathonay et Lyon Part-Dieu, comme le site de la ligne de trolleybus C2.
Moins d’une heure de trajet
Avec le futur service, le trajet Trévoux-Lyon Part-Dieu serait ramené à moins d’1 heure en pointe contre un temps pouvant aller jusqu’à 1h25 actuellement. Le projet comprend la création de 8 à 13 arrêts intermédiaires dont la majorité le long de la voie ferrée désaffectée. La régularité du temps de parcours à toute heure de la journée serait le principal avantage par rapport à la voiture. La ligne présente un potentiel de 4 200 voyages/jour.
Les délais de réalisation sont estimés à six ans pour une mise en service envisageable pour 2024-2025. Pour garantir la progression du projet dès 2019, il a été convenu compléter les études techniques pour préciser les conditions de réalisation et le programme. Les partenaires sont d’accord pour engager une concertation publique au deuxième semestre 2019. La Région précisera les modalités de cette concertation dans une délibération ultérieure.
La Région souhaite mobiliser plusieurs prestataires dans le cadre d’études et de missions d’accompagnement financées par la Région et la Métropole de Lyon dans le cadre du Contrat Plan Etat-Région 2015-2020. La Communauté de communes Dombes-Saône-Vallée et le Département de l’Ain apporteront des contributions complémentaires. Un premier versement par la Région d’1,5 million d’euros au titre du CPER financera ces études. Au maximum, ces dernières seront financées à hauteur de 3,6 millions d’euros par la Région. La liaison apparaît de l’ordre de 20 à 30 % moins chère que le tram-train en investissement et presque 50 % moins chère en fonctionnement. Les résultats des études et de la concertation attendus au milieu de 2020 doivent permettre de valider notamment le tracé définitif et la localisation précise des stations.