Le tri des emballages ménagers est plutôt perçu comme étant plus difficile que dans le reste de la France, par les habitants du Grand Lyon. Un sondage réalisé en décembre, a montré que 41% des habitants jugent le tri » plutôt facile », alors que c’est le sentiment de 43,2% dans le reste du pays. Quarante cinq pour cent des Grand Lyonnais s’estiment plutôt bien informés, contre 51,7% des Français. Et 31% pensent qu’ils sont plutôt mal ou très mal informés, contre 26,1% des Français.
Ce qui n’empêche pas 79% des Grands Lyonnais d’être en gros satisfaits, contre 76,1% du reste des Français.
De ce constat, contrasté, les responsables de la propreté du Grand Lyon ont conclu qu’il fallait communiquer différemment. Ils ont décidé de lancer, avec le soutien d’Eco Emballages, un concours en invitant tous les habitants à faire parvenir, d’ici au 18 juillet leurs idées de communication, de projets. Les meilleures idées seront primées en septembre (trois prix de 3000,2000 et 1000 euros) pour être intégrées à la future communication et aux futures actions.
Le but du concours est d’inciter à « mieux consommer « à « trier plus » et à « recycler » davantage ». Tout cela est destiné à donner une nouvelle dynamique une collecte sélective qui a connu une baisse de qualité, après son lancement, mais est remonté depuis quelques années.
Moins d’emballages ménagers au niveau national
« Mieux consommer », c’est inciter à réduire les emballages à la source. Bernard Hérodin, directeur d’Eco Emballages, a rappelé que le gisement des emballages ménagers est le seul dont le tonnage diminue depuis 10 ans. Depuis trois ans, le nombre d’emballages se réduit même. Cela montre que les attentes des consommateurs se traduisent en comportement. Eco Emballages veut même réduire de 1 kilo par an et par habitants le poids des emballages de dépasser l’objectif fixé par l’Europe de 55% des emballages recyclés en atteignant 75% des emballages recyclés dès 2012. En France, on est déjà à 60% d’emballages recyclés.
Progression de la collecte
Si le Grand Lyon a peu d’action sur la source, sinon en termes de communication il peut agir largement sur la collecte, le tri, dont sur le recyclage. En 2007, 58 241 tonnes d’emballages ont été collectées dans les bacs verts, soit 48,78 kilo par habitant du Grand Lyon, dont 41 014 tonnes ont été recyclées, soit une progression de 5,26% par rapport à 2006. Le total des déchets recyclables a atteint 60,64 kilos par habitant, soit une progression de 3,5%. La collecte de verre a progressé de 2,23% à 21 504 tonnes. La qualité du tri s’est améliorée. Le taux de refus est passé de 49% en 2004 à 32% en 2007, avec une amélioration attendue de 30% en 2008.
Améliorer encore la collecte
Pour améliorer les performances, il faut aussi investir sur les circuits et les outils de collecte des déchets, qui sont encore défaillants sur bien des points. Les bacs destinés aux emballages dans les secteurs de collecte sélective, sont trop petits, mal installés dans des couloirs, des locaux peu pratiques. Les bacs passeront d’une capacité de 140 à une capacité de 240 litres. Thierry Philip, vice-président chargé de la Propreté, a annoncé que la collecte passera à deux tournées par semaine en 2009 sur Lyon et Villeurbanne.
Les équipements collectifs semblent être aussi en retard. C’est le cas des silos destinés à recevoir les emballages dans les secteurs d’apport volontaire. Leur nombre passera de 2000 à 2500 ce qui est la preuve d’un réel décalage entre la demande et l’offre. Bruno Coudret, directeur de la Propreté du Grand Lyon, explique que de nouveaux conteneurs, mieux intégrés dans l’environnement urbain, seront mis en place.
Retard pour les déchèteries
Le réseau des déchèteries est aussi très en retard. Il n’y en a que 17, pour une population de 1,2 million d’habitants. En général, on estime qu’il faut une déchèterie pour 15 000 habitants. Thierry Philip a annoncé que cinq déchèteries seraient réalisées dans les prochaines années. Mais ces équipements sont difficiles à implanter. En pleine ville, la pression foncière est telle que les terrains sont rares et chers. Il faut aussi qu’ils soient correctement situés, près d’axes de circulation déjà très utilisés pour ne pas générer un trafic supplémentaire mal perçu par les riverains qui ont tôt fait de s’opposer au moindre projet. Un projet de déchèterie a ainsi échoué dans le troisième arrondissement où Thierry Philip, maire depuis quelques semaines, a l’intention de faire étudier un nouveau projet, doté peut être d’une recyclerie.
Compostage : objectif encore lointain
L’évolution de la collecte des déchets verts qui posent régulièrement des encombrements, ne semble pas dans les futures actions. Mais le compostage reste un objectif, encore lointain, faut d’avoir trouvé au lancement du soutien au compostage individuel, le bon montage. La collectivité apporte 30 euros aux habitants qui s’équipent, mais pour le moment, l’objectif de 13 000 foyers équipés est encore loin puisque seulement 5000 composteurs ont été cofinancés, même si le nombre de composteurs effectivement installés est peut-être supérieur.
L’amélioration du traitement des emballages et des déchets passe aussi par réorganisation des centre de tri. L’agglomération ne conservera que deux centres de tri, celui de Rillieux, et le futur centre édifié à Saint-Fons par le groupe Nicolin qui sera inauguré en octobre prochain. Le but est d’accroitre les quantités recyclées pour ne pas accroitre les quantités de déchets incinérés dans les deux incinérateurs, celui de Rillieux la Pape, et celui de Gerland.
Les deux incinérateurs construits au début des années quatre-vingt dix sont aux normes, a rappelé Thierry Philip, par ailleurs très vigilant quant aux questions de santé (il dirige le Centre Léon Bérard, est pédiatre et cancérologue). Les deux incinérateurs ont été mis aux normes européennes en 2005 et vont au-delà des demandes de la directive, mais l’objectif est de maîtriser la masse des déchets pour réduire les investissements à réaliser autour de 2020.
Pour en savoir plus sur le concours www.grandlyon.com/concours