Il faut maintenir la pression que la liaison Lyon-Turin soit financée par toutes les parties, et d’ici à l’ouverture de l’infrastructure, en 2023, il faut rabattre les flux de marchandises vers le ferroviaire. Telle est l’urgence rappelée ce jeudi à Lyon, lors d’une table ronde organisée par le comité de la Transalpine, association présidée par Franck Riboud, président du groupe Danone.
Il y a urgence à rabattre du fret sur le rail, pour épargner l’environnement, changer les habitudes, mettre en place une nouvelle offre commercial « rail ». Bref pour monter les premiers éléments de la future liaison ferroviaire Lyon-Turin, maillon d’une longue liaison ferroviaire sud de l’Europe, allant de Lisbonne à Kiev, pour un continent où les échanges vont se développer, mais en respectant des contraintes environnementales. Au delà de Lyon Turin, vers l’est, c’est l’Italie du Nord, la Slovénie, la Hongrie, et d’autres pays qui seront plus proches.
Projets prioritaires
Le projet est un projet européen et l’Union en est un des investisseurs. Elle a déjà financé des études, des travaux préliminaires. Le calendrier des prochains mois est simple. Le projet doit bénéficier d’une nouvelle enveloppe européenne, à hauteur de 670 millions d’euros. La somme doit être inscrite dans le budget de l’Union au titre des projets prioritaires d’infrastructures destinés à faciliter les transports du nord au sud de l’Union, et d’ouest en Est, en franchissant, pour certains, l’énorme barrière des Alpes.
L’Europe est prête à la dépense. Encore faut-il qu’elle soit certaine que l’argent sera bien dépensé, dans les délais. Pas question de bloquer pendant six ans, des fonds qui dormiraient, faute d’un projet totalement bouclé. La Commission devra aussi arbitrer en partie, ente plusieurs projets. Il y a Paris Brastislava, Lisbonne-Barcelone-Toulouse ( ferroviaire, par les Pyrénées), Tallin-Varsovie, l’amélioration de la navigation sur le Danube, la liaison Seine -Escaut et une autoroute en Grèce. Il y a surtout deux gros projets ferroviaires, Berlin-Palerme par le Brenner ( 900 millions d’euros apportés par l’Europe) et Lyon-Turin, pour 670 millions.
Laurens Jan Brinkhorst, coordinateur européen qui suit le projet afin d’aider son avancement, était à Lyon ce jeudi. Il s’est dit optimiste. La Commission devrait donner un avis favorable, et le Parlement européen devrait se prononcer positivement.
D’ici là, la France et l’Italie devront avoir signé un avenant au traité de 2000 qui engage les deux pays dans la construction de la liaison. Ils confirmeront leur engagement financier. Les difficultés les plus sérieuses, qui ralentissaient l’engagement italien ont été levées après l’adoption d’un tracé au sud de la vallée de la Doire, et arrivée au sud de Turin. Les oppositions locales se sont transformées en vigilance, les collectivités étant groupées dans une association FARE, ce qui en italien signifie « faire ». Il n’y a plus de blocage. Le gouvernement italien porte le projet.
Aujourd’hui, la liaison Lyon-Turin a avancé. Les travaux d’approche du futur tunnel de base sont largement engagés. La prochaine grande étape est le début du percement du tunnel de base lui-même en 2012. Il faudra aussi réaliser la section française, pour relier Lyon à la vallée de la Maurienne, via un tunnel sous Chartreuse. La liaison devrait être mise en service en 2023.
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Pour en savoir plus sur le comité pour la Transalpine: www.transalpine.com