“Il ne reste en fait pratiquement aucune ville européenne qui soit à la fois d’importance suffisante en termes de population et suffisamment proche pour justifier d’une liaison TGV par rapport à la France . Cette trop faible rentabilité socio-économique est par exemple manifeste pour la liaison Lyon-Turin, que la Cour a critiquée dans son référé du 1er août 201225.”
Les opposants à la liaison Lyon-Turin ont extrait du rapport de la Cour des Comptes sur le système TGV ces deux phrases dont la seconde seule concerne la liaison Lyon-Turin.
On peut évidemment avoir plusieurs interprétations.
On peut interpréter comme le font les opposants les propos de la Cour des Comptes comme étant une critique totale de la liaison Lyon-Turin.
Mais on peut aussi comprendre les critiques comme portant sur le système TGV, un système français exclusivement réservé aux voyageurs séduits ( grâce à la communication de la SNCF ) par la haute vitesse. Il faut se souvenir que le TGV fut conçu il y a quarante ans conçu comme une machine de guerre contre l’avion destinée à montrer que le rail n’avait pas dit son dernier mot. La SNCF était il y a trente ans fière de détrôner Air Inter, autre fleuron du transport public.
Au fond la Cour dit qu’une liaison seulement voyageurs à haute vitesse, à 250 ou 350 kilomètres à l’heure n’est pas rentable.
Mais évidemment on peut penser que des accès français permettant des vitesses moindres, ouverts aux voyageurs et au fret, aurait une rentabilité meilleure que la seule rentabilité voyageurs.
C’est bien la mixité qu’ont pratiquée les Suisses dans leurs tunnels. Et c’est sur cette base que doivent être rediscutés les accès français du Lyon-Turin, en incluant notamment les industriels des deux côtés des Alpes, mais aussi les territoires et les villes du sillon alpin, d’Annecy à Grenoble.
Pour l’Italie, si la ” grande vitesse” n’est pas nécessaire pour relier à 300 kilomètres à l’heure Lyon et Turin, ou Lyon et Milan il est indiscutable qu’il faut améliorer cette liaison. Les liaisons entre Rhône-Alpes et le Nord de l’Italie sont réellement naturelles et c’est la difficulté des transports ferroviaires qui les handicapent.
Les difficultés ferroviaires pour les voyageurs ne sont pas à nier. Il n’y a plus de train même semi-direct entre Lyon et le Nord de l’Italie alors que des trains internationaux relient des agglomérations françaises à de grandes villes allemandes, ou nord européennes. Une liaison ferroviaire transalpine mixte, doit être un élement d’aménagement du territoire alpin alors que le territoire national se centralise de plus en plus en Ile de France…