La Fédération Nationale des Associations d’Usagers des Transports, seule fédération réellement représentative des usagers des transports, appelle les Parlementaires à ratifier, le 31 octobre l’accord intergouvernemental du 30 janvier 2012 sur le tunnel de base transfrontalier élément central de la future liaison ferroviaire transalpine.
Jean Sivardière, président de l’association déplore la tournure que certains opposants ont donné au débat.
“ Contrairement aux affirmations des opposants au projet, il ne s’agit pas d’une entreprise pharaonique ou babylonienne : le tunnel de 57 km prévu entre Saint-Jean-de Maurienne et Suse est analogue au tunnel du Gothard dont nos voisins suisses terminent avec succès la réalisation.“
Entre nymbisme et écologie politique
Pour le président de la FNAUT, l’opposition oscille entre le “nymbisme” et une écologie partisane qui ne prend pas en compte tous les enjeux.
Les opposants ne prennent en particulier pas en compte le fait que la ligne historique qui passe à 1300 m d’altitude, a certes été modernisée et possède une importante réserve de capacité, mais elle est pénalisée par ses fortes rampes qui rendent son exploitation très coûteuse. “ Les transporteurs et les chargeurs ont des des contraintes. Le report modal ne se décrète pas“.
Manque de pédagogie
Jean Sivardière regrette d’ailleurs l’incapacité de l’Etat, du Gouvernement, et des maitres d’ouvrage, à faire oeuvre de pédagogie, faute de comprendre et de pouvoir expliquer les enjeux.
Le réalisme du projet Lyon-Turin, Jean Sivardière le mesure à l’aune de la démarche des Suisses. ” Ils ont lancé , financé et réussi le tunnel du Lötschberg : en 2011, 4 ans après sa mise en service, le trafic annuel de fret y est passé de 3,8 à 11,3 millions de tonnes. ILs vont réussir le tunnel du Gothard.”
Pour la FNAUT, le projet Lyon-Turin ” concerne aussi les voyageurs : l’Italie reste le seul pays voisin de la France à ne pas être relié efficacement à son réseau ferroviaire à grande vitesse, si bien que l’avion et la voiture assurent l’essentiel des déplacements franco-italiens Il est illusoire de croire que l’abandon du projet bénéficierait au réseau classique : il nécessiterait au contraire des crédits pour de nouveaux investissements routiers sur l’axe France-Italie.“
Pour une fiscalité écologique efficace
Pour la FNAUT la réalisation du tunnel de base est indispensable à un report massif du trafic routier de fret sur le rail. Le lancement du Lyon-Turin doit s’accompagner d’une politique volontariste et cohérente des transports, en particulier d’une taxation spécifique du trafic routier franco-italien.
Lyon-Turin permettra une forte réduction des nuisances routières (pollution de l’air, bruit, risques d’accidents) dans les vallées alpines et sur la Côte d’Azur. Cela permettra d’importantes économies de pétrole et d’émissions de gaz à effet de serre, et de polluants nuisibles à la santé . La FNAUT s’étonne que les adversaires autoproclamés ” environnementalistes et écologistes” du projet ne tiennent pas compte de ces paramètres pourtant essentiels. Ils mettent en avant des arguments financiers au lieu de réclamer la mise en place d’une fiscalité écologique qui faciliterait le financement du projet.
