La FNAUT ( Fédération Nationale des Associations d’Usagers des Transports) approuve la démarche du gouvernement qui envisage un financement du projet ferroviaire Lyon- Turin à partir d’un péage sur le trafic routier de fret franco-italien. Elle condamne les critiques injustifiées du projet émises par les écologistes EELV.
Michel Destot , député de l’Isère et Michel Bouvard, sénateur de Savoie doivent rendre prochainement les conclusions d’une mission sur le financement du projet Lyon-Turin à partir d’un péage routier autorisé par la directive européenne Eurovignette. Ces éléments doivent permettre de boucler la réponse franco-italienne à l’appel à projets lancé par l’Europe pour les grandes infrastructures de transports.
L’approche des deux parlementaire rejoint une demande de longue date de la FNAUT ( Fédération nationale des Associations d’usagers des Transports) qui cite l’exemple suisse. La fédération rappelle que la Confédération a financé seule, l’Union Européenne deux tunnels ferroviaires de base, le Lötschberg (36 km) et le Gothard (57 km), en instaurant une redevance kilométrique poids lourds dite RPLP ( Redevance sur le Trafic des Poids Lourds liées aux Prestations ).
Le pays a investi massivement sur le rail pour endiguer un trafic de seulement 1 200 000 camions par an.
Or, le trafic routier de fret avec 2 600 000 camions par an soit plus de 90 % du trafic total de fret, a transformé les vallées alpines, les autoroutes d’accès et la Côte d’Azur en couloirs à camions dangereux et pollués.
La fédération des associations d’usagers souligne que l’Italie est le seul pays voisin très mal relié à la France par le rail, qu’il s’agisse de l’infrastructure ou des services. Les déplacements de personnes entre la France et l’Italie du Nord s’effectuent essentiellement par avion avec plusieurs millions de passagers par an, et par route, via les autoroutes du Mont Blanc et du Fréjus, avec une importante pollution.
Le Lyon-Turin est un projet structurant d’aménagement du territoire européen qui facilitera un
rééquilibrage économique entre l’Europe du nord et l’Europe du sud.
Des critiques incompréhensibles de la part d’EELV
La FNAUT critique les positions d’Europe Ecologie les Verts, hostiles au projet. la FNAUT reconnait que la ligne actuelle empruntant le tunnel de Modane est peu utilisée car elle culmine à 1 300 m d’altitude et son exploitation est très coûteuse.
Le tunnel suisse du Lötschberg confirme l’intérêt d’un tunnel de base. Quatre ans après sa mise en
service, le trafic annuel de fret y est passé de 3,8 à 11,3 millions de tonnes.
Pour la FNAUT, ” il est illusoire de croire que l’abandon du Lyon-Turin bénéficierait au réseau ferré existant : il entraînerait au contraire de nouveaux et très coûteux investissements routiers sur l’axe France-Italie. Loin d’être le « grand projet inutile » diabolisé par les écologistes, le Lyon-Turin, grâce à une redevance
routière, peut permettre un transfert massif du trafic routier sur le rail, et contribuer ainsi à la réduction de
la pollution des vallées alpines et des émissions de gaz à effet de serre.