Le président de la République réélu a beaucoup promis. Mais notamment en matière d’aménagement du territoire, de réduction des fractures entre campagnes et métropoles, entre Paris et le reste du pays, il est resté silencieux, sans évoquer le rôle de 700 000 élus locaux…
Répondre aux colères, apporter » plus de justice sociale, plus d’écologie, » » un changement de méthode »: le président réélu a promis, beaucoup promis dimanche soir, après une cérémonie déplacée, parisienne, montrant ses fans faire la fête au son d’un DJ techno. Rien de très sobre dans tout cela, rien qui parle à tous les Français.
Il y eu heures ment l’Hymne européen, créé comme Hymne à la Joie par l’Allemand Ludwig Van Beethoven, ce qu’aucun commentateur n’a rappelé. Mais le symbole, avec les enfants était fort.
Mais de pistes un tant soit peu concrète, de stratégie, aucune. Il y aura bien » un grand mouvement politique d’unité et d’action pour notre pays ». Mais là encore, c’est une vision verticale qui domine. Comment imaginer un mouvement politique alors que Macron a refusé d’organisation En Marche comme un véritable parti politique, préférant une structure informelle mieux pilotable au gré des caciques, sans organisation et sans enracinement territorial.
Le bilan du quinquennat n’est pourtant pas négligeable sur bien des points ! pouvoir d’achat, emploi, innovation, environnement, les progrès ont été réels malgré des circonstances difficiles. Le quinquennat a apporté des inflexions indiscutables. Jacqueline Gourault, en charge des territoires, a lancé avec l’Agence Nationale de Cohésion des Territoires, des actions vers ces derniers. Des dizaines de bourgs et de petites cités ont signé des contrats » Petites villes de demain », des opérations » Coeur de Ville ont été lancées. Agnès Pagne-Runacher a beaucoup œuvré pour la réindustrialisassions avec des résultats.
Mais il faut aller plus loin, beaucoup plus loin, et le résident ne le fera pas seul, en tirant la couverture à lui, comme il le fera probablement encore, en utilisant la première personnes du singulier plutôt que le « nous ». La démocratie, la république, les territoires, ce sont des collectivités, Communes, Départements, Régions, ce sont quelque 700 000 élus locaux qu’il aurait fallu citer, associer, et auxquels il aurait fallu annoncer davantage de pouvoir, de moyens.
Rien ne changera si un puissant mouvement de décentralisation n’est pas lancé en dotant les Régions de compétences plus fortes en matière d’enseignement, d’agriculture, de forêt, d’énergie, d’industrie, d’enseignement supérieur. En les dotant de moyens financiers et de ressources fiscales propres.
Rien ne changera si n’est pas mis en place un aménagement du territoire volontariste, visant à dégonfler sur tous les plans une Ile de France qui est la région la plus peuplée d’Europe. Il y a soixante ans, l’Etat mit en place au milieu des années 1960 en France, la politique des villes nouvelles a eu pour effet la création de neuf villes nouvelles : Villeneuve-d’Ascq, Évry, Cergy-Pontoise, Saint-Quentin-en-Yvelines, L’Isle-d’Abeau, Le Vaudreuil, Marne-la-Vallée, Étang de Berre et Sénart. Il faut reprendre de mouvement en planification des objectifs de développement pour toutes les villes de moins de 50 000 habitants.
Il faut rependre un vaste mouvement de décentralisation des services et agences de l’Etat. Le siège de l’ADELME est à Angers, celui du BRMG à Orléans, celui de Météo France en partie à Toulouse, le Conservatoire du Littoral à Rochefort. Tout cela date de plusieurs décennies. Le mouvement doit reprendre en étant planifié comme il doit rependre pour des services de l’Etat.
Le problème au seuil de ce nouveau quinquennat, c’est plus que le flou, le vide, l’absence même de propositions concrètes institutionnelles ou techniques.