REMERA ( Registre des Malformations en Rhône-Alpes) va commencer prochainement une étude sur le lien entre exposition professionnelle et malformations. L’étude va porter sur les malformations recensées en 2006 et en 2007 dans les départements du Rhône, d’Isère, de la Loire et de Savoie, qui représentent environ 7% des naissances en France. Environ 2000 malformations sont recensées chaque année sur ces départements, sur des fœtus, mais aussi sur des enfants jusqu’à l’âge d’une année.
REMERA va d’abord pouvoir embaucher un chercheur qui réalisera jusqu’au 31 décembre 2008 des entretiens avec les mères pour compléter les informations contenues dans la base de données rassemblant les informations médicales sur les malformations. Par le biais d’un questionnaire standardisé, les expositions maternelles professionnelles notamment seront documentées.L’exposition des pères n’est pas prise en compte car seules les mères peuvent être sensibles à des reprotoxiques. « Le travail consistera aussi à récupérer les données sur l’exposition un mois avant la conception et jusqu’à trois mois après cette dernière. Il faudra recueillir auprès des médecins, l’autorisation strictement encadrée par la Commission Nationale Informatique et Liberté ( CNIL) d’obtenir l’adresse des mères. L’étude qui sera engagée ensuite consistera à interroger les mères sur leur activité professionnelle» explique Emmanuelle Amar, directrice du Registre.
Tous les types d’expositions en Rhône-Alpes
L’étude rhônalpine est d’autant plus intéressante que Rhône-Alpes comprend tous les types d’expositions professionnelles et environnementales : pesticides, en particulier dans la viticulture, dans l’agriculture en général, substances chimiques dans les secteurs de la pétrochimie, de la chimie, industrie pharmaceutique , incinérateurs, expositions dans le secteur textile, mais aussi expositions aux substances polluantes de l’atmosphère en raison du trafic routier.
La constitution de cette base d’informations permettra ensuite de mener la recherche proprement dite. A partir des données collectées, des hypothèses pourront être émises quant à d’éventuelles corrélations qui pourront ensuite être comparées à des témoins sans exposition dans le cadre d’études étiologiques.
Ainsi, le recueil des données permettra de réaliser d’autres études, sur le lien éventuel entre malformation et résidence par exemple. Les malformations liées à l’environnement représenteraient environ 10% des malformations. Certaines malformations sont évidemment d’origine génétique, d’autres sont liées à l’âge de la maternité, on ne connaît pas l’origine de de 65 à 70% d’entre elles. Mais les gènes seuls ne sont pas en cause, car un gène peut ne présenter qu’une prédisposition qui ne s’exprimera qu’après exposition à des facteurs environnementaux.