L’énergie photovoltaïque présente un énorme potentiel au niveau mondial, encore largement inexploité, notamment en France. C’est ce qu’ont rappelé Mélodie de l’Epine, en charge du secteur photovoltaïque à HESPUL, et Jean Pierre Joly, conseiller de l’INES ( Institut National de l’Energie Solaire) CEA.
Une soixantaine de personnes ont participé mardi 13 octobre à la première conférence de la saison 2015-2016 des conférences Mardis des Ingénieurs et Scientifiques organisée par Ingénieurs et Scientifiques de France et Enviscope.com. La rencontre s’est déroulée dans l’amphithéatre Marc Seguin, de l’INSA de Lyon.
Jean-Pierre JOLY, conseiller auprès de l’INES-CEA ( Savoie Technolac, Le Bourget-du-Lac) a expliqué les fondements scientifiques qui permettent d’affirmer le potentiel de l’énergie photovoltaïque. L’énergie reçue chaque année par la Terre est considérablement supérieure à l’énergie représentée par les énergies fossiles et nucléaires. Et cette énergie ne sera pas épuisée avant que le Soleil ne soit éteint.
Le silicium deuxième élément terrestre
Deuxième atout de l’énergie solaire, elle repose principalement sur l’utilisation du silicium, le deuxième élément le plus abondant sur la terre. Le silicium reste le principal élément utilisé pour produire des cellules photovoltaïques. Mais d’autres éléments naturels , plus rares, plus délicats à mettre en oeuvre sont aussi utilisés, pour des cellules d’un rendement supérieur encore.
Jean-Pierre Joly a évoque le photovoltaïque à concentration qui permet des rendements plut importants grâce à des lentilles de Fresnel qui concentrent les photons du Soleil sur les cellules.
Le photovoltaïque est donc une technologie complexe, aujourd’hui asse mature, qui permet d’exploiter l’énergie gratuite du Soleil. Le cout du solaire réside donc dans l’installation, même si l’entretien et la gestion doivent être pris en compte.
Cette maturité, ce potentiel quasiment infini explique les prévisions d’observateurs divers qui convergent vers un développement important du photovoltaïque. Pour l’Agence internationale de l’Energie l’électricité photovoltaïque pourrait représenter 20% de l’électricité mondiale en 2050. Pour un analyste de l’Union des Banques Suisses, le photovoltaïque pourrait supplanter le nucléaire, à moindre coût et à moindre risques.
Dans cet essor mondial du photovoltaïque, l’Europe qui était bien partie, avec l’Allemagne en tête, s’est fait souffler la place de tête. La photovoltaïque se développe en Asie, en Chine ( pour écouler la production nationale) , au Japon, en Amérique Latine, aux USA.
L’Europe est-elle distancée pour longtemps? Certainement pas. La recherche en Europe est très puissante. L’Europe, si elle dispose d’une industrie de production de panneaux moins puissante que d’autres continents, conserve un tissu industriel spécialisé dans les outils de production des panneaux. Elle dispose de sociétés capables de proposer des maillons de la chaine de valeur qui va bien au delà des seuls panneaux. Elle dispose aussi d’une recherche fondamentale puissante, en France, en Allemagne, en Suisse par exemple.