La dernière conférence en date dans le cadre de Mardis des Ingénieurs a permis de faire le point sur le bio méthane, filière en très forte croissance.
Les projecteurs se tournent de plus en plus vers le gaz, une énergie qui a longtemps eu mauvaise réputation en raison des risques qu’elle a pu présenter . Ces considérations mises à part, les gaz, en particulier, le bio-méthane paraissent de plus en plus être des énergies d’avenir.
La conférence a été peu consacré à l’hydrogène, un thème qui sera abordé sans doute lors d’un prochain Mardi des Ingénieurs. La production d’hydrogène peut revêtir un intérêt pour stocker une électrité produite en excédent par rapport aux besoins instantanés du réseau. Mais le cycle de l’hydrogène est encore assez lourd.
Le bio-méthane lui, représente de nombreux avantages, comme l’ont expliqué Laetitia Aubeut, chargée de d’affaires bio-méthane à la Direction régionale Bourgogne Rhône-Alpes de GrDF, et Alain Gojon, délégué territorial du Pôle de compétitivité TENERDIS, dédié aux énergies renouvelables.
« Rien ne se perd, rien ne se crée tout se transforme, comme le disait Lavoisier. Le gaz fait intégralement partie de l’économie circulaire. » rappelle Laetitia Aubeut. Le méthane permet de pallier l’intermittence des énergies renouvelables. Il peut être stocké sur les lieux de production, dans le réseau et dans des réservoirs souterrains. C ’est aussi une énergie qui ne connait pas de pertes en lignes. Pour l’électricité, l’effet Joule transforme une partie de l’énergie des électrons en chaleur. Les molécules de gaz, elles, circulent dans les tuyaux sans subir de transformation autre que des modifications de pression pour être poussée en avant.
Une énergie moins carbonée
Le méthane qui ne contient qu’un atome de carbone est donc une énergie moins carbonée que les énergies comme pétrole un atome de carbone. Le méthane permet des valorisations très nombreuses. Il permet de produire de l’électricité et de la chaleur par cogénération, ce qui est le cas dans plusieurs centaines d’installations non raccordées au réseau. Le bio méthane peut être produit à partir d’effluents d’élevage, de déchets agricoles ou agro-alimentaires mais aussi à partir de bio-déchets fermentescibles produits par les ménages. Il peut aussi être produit à partir de boues de stations d’épuration des eaux comme c’est le cas à Aquapole, station d’épuration des eaux de la Métropole de Grenoble.
Le méthane peut produire de la chaleur seule, du chauffage des bâtiments à la production de chaleur à des températures très élevées pour des usages industriels. Il peut aussi être utilisé dans des véhicules. Les véhicules légers peuvent rouler au Gaz verts moyennant une adaptation. Les poids lourds peuvent aussi rouler au gaz vert, qui leur permet d’associer puissance, autonomie et performances environnementales intéressantes: moins de nuisances sonores, moins de CO2, moins de particules. Ces performances rendent les véhicules roulant au méthane, et encore mieux au bio méthane, potentiellement très adaptés à la ville et au transport dans des secteurs sensibles à la pollution.