Quel est l’objet de ces journées d’automne ?
La Fédération Nationale de l’Agriculture Biologique a deux moments forts dans l’année, l’assemblée générale statutaire et les Journées d’automne qui sont plus techniques. Les Journées permettent de parler d’agriculture biologique, mais aussi de développement cohérent et solidaire.
L’agriculture biologique continue sa très forte croissance à un rythme de près de 20% en 2007- 2008 et cette année. L’objectif du Grenelle de l’environnement est d’atteindre 6% des surfaces agricoles exploitées selon les règles de l’agriculture biologique.Des mesures positives ont été prises qui portent leurs fruits. Rhône-Alpes en est à 3%, certains départements, comme la Drôme ont dépassé 10% et il n’y a évidemment pas raison de s’arrêter. Le chiffre de six pour cent est un objectif intermédiaire et évidemment pas un plafond !
Quels sont les risques ?
Ce développement du bio ne se fait pas sans risques. Nous travaillons avec l’Assemblée Permanente des Chambre d’Agriculture et avec les Chambres d’Agriculture et c’est très positif. Mais le risque peut-être parfois de voir certains considérer l’agriculture biologique seulement comme une opportunité commerciale alors qu’elle est évidemment bien plus que ça.
Nous avons déjà vu les tentatives de l’ “Agriculture raisonnée”, promue par Christine Lambert, soutenue par l’Union des Industries de Protection des Plantes et l’association FARE, brouiller les cartes par rapport au consommateur. Christine Lambert revient maintenant avec l’agriculture à « Haute Valeur Environnementale », HVE, qui cherche à obtenir des certifications, des crédits d’impôts. L’agriculture à Haute Qualité Environnementale pourrait bien sûr être une manière de faire progresser vers le bio certains agriculteurs, mais le danger serait que la HVE en elle-même, reçoive une certification qui induise en erreur le consommateur.
Des risques existent aussi au niveau européen ?
Nous avons vu les règles européennes être allégées en 2005 ce qui peut aussi constituer une régression et troubler le consommateur. Aussi nous avons lancé la Marque Avenir Bio, soutenue par l’association pro Natura, et par des réseaux comme BIO Coop et Biomonde.
La difficulté pour l’agriculture biologique en France, est aussi d’ordre économique. La situation de la France s’est fortement détériorée en Europe depuis une vingtaine d’années. La France était aux premières places au début des années quatre vingt dix, et nous sommes maintenant à la dix septième place. Nous importons entre 30 et 60% de nos besoins, nous arrivons à fournir sur les marchés du lait et de la viande, mais nous sommes fortement déficitaires en céréales et en fruit, ce qui n’est pas normal quand on prend en compte le potentiel qui est le notre.
Recueilli par Michel Deprost