Michelin, le CNRS, et l’Université Clermont Auvergne créent un nouveau laboratoire commun appelé « BioDLab » qui mènera des recherches sur la dégradation et la biodégradation des gommes des pneumatiques . L’objectif est de rendre les particules d’usure issues du contact entre la route et le pneumatique bio-assimilables.
Michelin, le Centre National de la Recherche Scientifique ( CNRS) et l’Université Clermont Auvergne ont inauguré le 6 décembre 2023 un laboratoire commun appelé « BioDLab » consacré à l’étude de la dégradation et biodégradation des gommes des pneumatiques. Les recherches viseront à mieux comprendre le processus de dégradation des pneus liée à leur utilisation pour développer des solutions techniques aux problématiques environnementales des particules d’usures issues du contact entre la route et le pneumatique.
Lors d’un programme de quatre ans 4 ans BioDLab devra développer des solutions concrètes pour rendre les particules d’usure bio-assimilables par l’environnement.
L’adhérence nécessaire pour la sécurité
Un rappel: pour garantir la sécurité un pneumatique doit d’abord adhérer à la route. Cette adhérence qui suppose que le pneu s’accroche au revêtement , engendre une érosion qui produit des particules d’usure. Ces particules forment un mélange complexe pour lequel de nombreux phénomènes chimiques restent à découvrir notamment sur leur évolution dans le temps lors du mélange avec le sol et l’eau.
À l’interface entre l’étude des matériaux, la chimie et la microbiologie, la nouvelle collaboration développer des méthodes d’évaluation de la dégradation de l’élastomère, composant essentiel des pneumatiques . Les recherches porteront en particulier sur le couplage entre la dégradation des gommes des pneumatiques des » élastomères diéniques » via un procédé photo et thermochimique, et leur biodégradation via des microorganismes isolés ou en consortium ou grâce à des enzymes surexprimées. La collaboration mobilisera une vingtaine de membres de l’Institut de chimie de Clermont-Ferrand (Université Clermont Auvergne / CNRS), et une dizaine de salariés de la Direction Opérationnelle de Recherche et Développement de Michelin.
260 laboratoires communes CNRS-entreprises
« Le CNRS est ravi de la création de ce nouveau laboratoire commun avec Michelin, qui offre un cadre structurant et pérenne permettant de réfléchir ensemble à l’impact environnemental du pneumatique, un défi commun. Michelin compte parmi les partenaires industriels principaux du CNRS avec neuf structures de recherche communes , et de nombreuses collaborations de recherche autour d’enjeux scientifiques partagés. » déclare Jean-Luc Moullet, Directeur général délégué à l’innovation du CNRS. Le CNRS comptabilise plus de 260 laboratoires communs en activité.
« Ce laboratoire sur les particules d’usures illustre un engagement fort du Groupe Michelin. La prise en compte de l’impact environnemental fait partie intégrante de la stratégie de Michelin. Depuis plusieurs années, le Groupe s’est engagé à réduire le phénomène d’abrasion de ses pneus, en s’appuyant sur sa maîtrise des matériaux et une stratégie de conception historiquement orientée pour optimiser l’utilisation de la matière. Cette politique a permis de réduire de 5% les émissions d’usure de nos pneus entre 2015 et 2020.
Michelin est reconnu internationalement comme leader dans le domaine de la longévité. Une place confirmée par un test mené récemment par l’ADAC2 , l’association automobile allemande (Etude publiée en mars 2022) sur une centaine de pneus. Enfin, le Groupe a toujours été favorable à l’établissement de seuils réglementaires d’abrasion des pneus pour limiter les émissions de particules d’usure partout dans le monde. À ce titre, il a soutenu activement les recommandations de la Commission européenne (norme Euro 7). » précise Eric-Philippe Vinesse, Directeur Recherche et Développement – Membre du Comité Exécutif du groupe Michelin.
« BioDlab est le troisième laboratoire commun créé entre Michelin et l’Université Clermont Auvergne et le second qui implique l’Institut de Chimie de Clermont Ferrand (ICCF). Cette création est le fruit d’une politique ambitieuse de collaboration entre nos laboratoires et le monde économique, notamment Michelin. Ce partenariat scientifique permettra d’accompagner la production de matériaux innovants et durables. Il s’inscrit donc pleinement dans la feuille de route de notre stratégie scientifique qui vise à « concevoir des modèles de vie et de production durables ». Mathias Bernard, Président de l’UCA.