L’épicentre du séisme du 26 février, calculé par le réseau sismologique de l’observatoire de Grenoble (réseau Sismalp), est situé par 44°30’N et 6°40’E près de Saint-Paul-sur-Ubaye, (Alpes-de-Haute-Provence)
Ces coordonnées sont celles du sommet oriental de la Montagne de Parpaillon ( près 3 000 m) à la limite de Saint-Paul-sur-Ubaye, La Condamine-Châtelard et Crévoux (Hautes-Alpes).
Le foyer du séisme du 26 février était situé à 8 kilomètres de profondeur par rapport au niveau de la mer, soit 11 km sous la surface terrestre. Le « mécanisme au foyer » a pu être calculé grâce aux observations d’une cinquantaine de stations sismologiques des Alpes françaises, suisses et italiennes.
Un affaissement d’un centimètre
La faille qui a fonctionné lors du séisme est une faille dite « normale » d’orientation NNW-SSE qui a permis au compartiment tectonique situé à l’ouest (Barcelonnette) de s’affaisser d’environ 1 centimètre par rapport au compartiment situé à l’est (Saint-Paul).
La haute vallée de l’Ubaye est l’une des zones les plus sismiques des Alpes françaises. En 1959, un séisme de magnitude 5,5 survenu près de Saint-Paul avait causé d’importants dégâts immobiliers et fait deux blessés. Il avait été suivi de répliques pendant plusieurs mois.
16 000 séismes en deux ans
L’Ubaye est plutôt coutumière de crises sismiques « en essaims » lors desquelles l’activité sismique se manifeste, en un lieu bien précis, pendant plusieurs semaines, voire plusieurs mois. Cette succession de secousses de magnitudes variées ne permet pas d’affirmer que la magnitude maximale a été atteinte. Une crise en essaim a été ainsi observée sous La Condamine en 2003–2004 avec plus de 16 000 séismes en 2 ans, dont 5 de magnitude 2,5 à 2,7.
Depuis le 26 février plus de 1 000 séismes ont été détectés, plus de 500 localisés et vraisemblablement une trentaine ressentis. Deux stations sismologiques temporaires transmettant leurs données à Grenoble ont été installées le 1er et le 10 mars à Tournoux (Saint-Paul) et à Sainte-Anne (La Condamine) pour renforcer la surveillance assurée par Sismalp.
Une sismicité capricieuse
La sismicité de l’Ubaye est très capricieuse et il est impossible de prévoir le détail de l’évolution du présent essaim. Des séismes se reproduiront très probablement dans le secteur actuellement actif au cours des semaines ou des mois à venir. Les foyers relativement profonds à 7 km en moyenne, continueront à être ressentis de façon parfois désagréable jusqu’à Barcelonnette ou Guillestre sans dommages sur les bâtiments si leur magnitude reste inférieure à 4 ce qui est très probable.
michel.deprost@enviscope.com avec pour l’essentiel les éléments du communiqué de SISMALP.
Une page spéciale a été constituée sur le site Internet de Sismalp, qui développe certains points abordés dans ce communiqué.
