Gisèle Bascoulergue est membre du Ceser Auvergne Rhône-Alpes. Sa longue journée de ce mardi pour assister à une réunion du Conseil montre les difficultés de circulation en train du quotidien, pour les habitants des » territoires » en Auvergne-Rhône-Alpes.
Le Ceser réunit 188 conseillers qui habitent aux quatre coins de la Région. Ce mardi, 120 conseillers étaient présents, détenteurs de 40 pouvoirs. L’assemblée a pu délibérer sur le projet de Schéma régional de développement durable et d’équilibre des Territoires (Sraddet). L’absence de conseillers peut parfois s’expliquer par les difficultés de transport. De l’Ouest du Cantal à Lyon il y a quatre heures de route.
Bien sur, rappelle Antoine Quadrini, président du conseil, ce dernier recourt aux moyens modernes communication. Ce mardi matin une vidéoconférence a permis à des conseillers de travailler à distance. Mais il faut se rencontrer, pour se connaître, pour échanger. Il faut de très loin venir à Lyon, capitale d’une région vaste, où les transports en commun sont loin d’être à la hauteur des attentes des habitants, loin d’être à la hauteur des enjeux environnementaux.
Gisèle Bascoulergue, est conseillère Ceser, membre du collège 2 qui réunit les syndicats de salariés. Militante CGT et cheminote, les trains, elle connait. Et notamment pour venir de Montluçon, là-bas dans l’Allier à l’Hôtel de Région. Ce mardi, elle a pu partir à une heure raisonnable, la séance n’ayant lieu qu’à 14 heures. Elle est montée à Montluçon, à 9 heures 47, dans un car SNCF jusqu’à Saint-Germain-des-Fossés, nœud ferroviaire entre Lyon, Clermont-Ferrand et l’Ouest de la France, où elle est arrivée à 11h12 pour repartir 11 h 32 à bord de l’Intercités Nantes Lyon, qui l’a laissée à 13 heures 25 à la gare de Lyon-Perrache.
En tout, environ 3 heures trente de voyage, pas toujours dans de bonne conditions. « On essaie de faire croire aux voyageurs que les cars qui remplacent les trains sont aussi bien. C’est une erreur. Le confort n’a rien à voir avec le confort dans le train« , rappelle Gisèle Bascoulergue. Moins d’espace, pas de place pour travailler, de possibilité de se déplacer pour se détendre, et souvent pas de toilettes car ces commodités sont fermées pour des raisons pratiques.
Equilibre des territoires
Mais la conseillère du Ceser a été ponctuelle pour le début de la séance plénière à l’Hotel de Région. Une séance courte qui lui a permis de sauter dans le train partant de Perrache à 16 heures 25, direction l’ouest. Cette fois, le train est passé par Riom où il s’est arrêté à 18h 54. A 19 heures 20, la conseillère a pris le train pour Montluçon, où elle est arrivée à 20 heures 51. Ce retour a duré 4 heures 26 minutes. En voiture, pour 261 kilomètres, la durée indiquée est 2 h 50 minutes. A vérifier.
C’est long. Très long. Et c’est lent, en gros 65 kilomètres à l’heure de moyenne. Cinq fois moins rapide que le TGV. Et cette longueur montre ce qu’il faut faire pour l’équilibre des territoires. Le sujet qui était à l’ordre du jour de ce mardi. Mais aujourd’hui, d’équilibre il n’y a pas. Il y a les Métropoles, où les métropolitains ont tout sous la main ou sous le pied, notamment des transports. Hors des Métropoles et de quelques villes, en Auvergne Rhône-Alpes comme ailleurs, pas de salut. Difficile pour une agglomération comme Montluçon qui se bat, d’attirer quand on subit un enclavement qui ne cesse de s’aggraver. Le bon air, la qualité de la vie ne suffisent pas. Les jeunes, quand ils on gouté à la Métropole, rechignent à retourner dans leur ville natale.
Naguère, il y avait des trains Lyon-Bordeaux, Lyon-Nantes, même la nuit, qui desservaient des villes moyennes intermédiaires. La SNCF a supprimé ces trains après avoir mis en place des TGV sur des LGV, vendus beaucoup plus cher. Mais Montluçon, c’est loin, en bordure d’Auvergne-Rhône-Alpes, près de la Région Centre. Montluçon a la malchance d’être en limite de région, quand l’Etat n’a pas demandé aux Régions de coopérer pour maintenir des liaisons interrégionales.