Claude Comet, conseillère déléguée au Tourisme et à la Montagne constate que « Les gestionnaires des stations sont prêts à aller chercher jusqu’à la dernière goutte d’eau pour « fiabiliser le produit neige ».
Pas de politique
Europe Ecologie les Verts déplore que les agences de l’eau et les préfectures n’ont pas les moyens de mettre en place une réelle police de l’eau, les préfectures autorisant parfois des prélèvements supplémentaires au nom de l’activité économique qui sert toujours d’argument.
Les pompages se multiplient partout en montagne, sur le moindre ruisseau réduisant les débits qui devraient être réservés à la préservation de la faune et de la flore. Ces prélèvements ne tiennent pas compte du fonctionnement global des bassins vers l’aval, ni des besoins des populations pour des besoins domestiques.
A l’échelle nationale, la consommation en eau destinée à la neige de culture égale celle annuelle d’une ville comme Grenoble (20 millions de m3) et elle s’accroît d’un million de m3 supplémentaire chaque hiver.
« Une telle quantité, ne tenant pas compte des bouleversements climatiques aujourd’hui avérés, n’est pas neutre pour l’écosystème ” souligne Claude Comet. La connaissance de l’impact de ces retenues, des volumes prélevés dans les cours d’eau, voire directement sur l’eau potable, nécessite des contrôles sérieux, techniques, réguliers et pas seulement basés sur du déclaratif, si
l’Etat veut se donner les moyens d’honorer les arrêtés de 2003. »
Pourtant, les projets continuent (3 pour la seule Maurienne en ce moment). Après la période des retenues de moyenne capacité (15 000 m3), s’est amorcée une course au gigantisme, avec des capacités allant de 150 000 à 400 000 m3.
« Jusqu’où, et combien de temps encore, cette course en avant va-t-elle continuer ? Pour quel gain ? Pour quel public ? A quel prix pour l’environnement ? », demande Yves Paccalet, conseiller régional savoyard Europe Ecologie Les Verts. Les élus écologistes de Rhône-Alpes demandent à l’Etat de mettre en place un contrôle réel des mesures qui encadrent l’installation et le fonctionnement des retenues collinaires et des équipements liés aux prélèvements d’eau destinés à la fabrication de neige. Ils demandent que le Conseil national de la montagne, le Ministère de l’Ecologie et du Développement durable et le Secrétariat d’Etat au Tourisme engagent un travail sérieux sur le modèle économique des stations de ski de moyenne altitude.