Les opposants au projet d’aéroport Notre-Dame des Landes, près de Nantes, ont réuni entre personnes ce samedi sur le site. Entre 13 000 et 40 000 personnes se sont retrouvées pour protester contre un projet local devenu presque symbole national…
Etaient présents non seulement des militants écologistes d’Europe Ecologie les Verts, des altermondialistes proches de José Bové, le Front de Gauche de Jean-Luc Mélanchon, mais aussi Olivier Besancenot.
La protestation visait en partie le projet, pour ce qu’il représente d’atteinte à l’environnement, pour le symbole qu’il véhicule d’un transport aérien synonyme de mondialisation pilotée par des entreprises qui veulent aller de plus en plus vite.
Mais le projet n’est pas anodin. Il est soutenu par l’ancien Maire de Nantes, Jean-Marc Ayrault. Il est aussi appuyé par François Hollande qui a volé au secours de son son premier Ministre. La protestation est donc clairement politique; globale, et non pas seulement environnementale.
Les limites de la social-écologie
Elle montre les limites de la social-écologie mise en avant pendant l’été par quelques membres du Gouvernement. Aux écologistes qui reprochaient de ne pas aller assez loin en matière environnementale, le Gouvernement répondait qu’il devait prendre en compte le pouvoir d’achat et abaissait le prix de l’essence!
Mais après avoir augmenté les impôts pour les classes les plus favorisées et les classes moyennes, le Gouvernement a annoncé des hausses de TVA. Justifié fiscalement, ce changement de posture dans la nuit qui a suivi la remise du rapport Gallois, a approfondi un malaise déjà patent au sein de la majorité nationale. Dans le même temps, le Président a appelé de ses voeux une recherche sur l’exploration des gaz de schistes et annoncé une baisse de tarifs de l’électricité photovoltaïque.
Après le volet écologie, le volet social est perçu comme écorné. Les motifs de mobilisation peuvent alors se multiplier pour les composantes critiques de la majorité gouvernementale.
Le projet Lyon-Turin pourrait un jour réunir des opposants. Il a été critiqué par la Cour des Comptes, l’enquête publique est remise en cause par des opposants, en raison d’un manque de transparence. Le projet qui n’a jamais fait l’objet de débat public ni d’évaluation indépendante ne manquera pas d’être à nouveau sur la sellette, sinon pour le tunnel de base, du moins pour les accès français dans leur forme actuelle, que beaucoup d’observateurs jugent discutable!
Il n’est pas impossible, suivant un scénario fréquent, que les sujets de mécontentement continuent à s’enchaîner, au point que le Lyon-Turin, après Bugey et Fessenheim, serve aussi d’abcès de fixation…au moins pour demander un débat.