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Nouveau Parti Anticapitaliste : Entretien avec Myriam Combet, tête de liste Rhône-Alpes

1-Quelle a été la mesure pour laquelle vous avez voté qui a vous a paru la plus importante lors du dernier mandat ?

En préambule, voici l’analyse du NPA, extraite de notre programme. À la crise économique majeure du capitalisme s’ajoute une crise écologique, qui implique des choix radicaux. Les conseils régionaux n’ont pas les pouvoirs de contrecarrer les politiques décidées par les multinationales et le gouvernement, qui plongent le pays dans un profond recul social, écologique, démocratique.

Mais ils pourraient être le lieu de contre-pouvoirs ou au moins, dès aujourd’hui, devenir un cadre de lutte politique pour la défense des intérêts des classes populaires et du climat, un point d’appui pour les mobilisations.

Pour le NPA, ces élections seront l’occasion de permettre aux travailleurs, aux classes populaires, de dire qu’ils en ont assez de ces politiques menées par la droite au gouvernement ou par la gauche libérale dans les régions, politique qui distribue cadeaux et subventions au patronat et aux classes privilégiées. L’occasion de défendre leurs exigences pour ne pas payer les frais de la crise, de se donner aussi des porte-parole qui font entendre leur révolte, leurs exigences, leurs droits.

Comme nous refusons de gérer la Région avec les sociaux ou écolo-libéraux, nous ne pouvons pas répondre précisément sur des délais ou des moyens de réalisation d’actions, que nous souhaiterions pourtant mettre en œuvre de toute urgence !

Pour ce qui est des moyens, le budget de la Région est construit à partir de choix politiques et nous ne poursuivrons pas la politique de financement des lycées privés, de subvention aux entreprises privées, aux pôles de compétitivité, de construction d’infrastructures routières par exemple. Tous ces choix permettront de dégager des financements pour le développement d’énergies renouvelables par exemple bien plus créatrices d’emploi que le nucléaire…Toutes les mesures qui ont favorisé le développement des TER même s’il reste encore beaucoup à faire notamment en matière des cadences, d’accessibilité, de complémentarité et de tarifs…

2-Quelle a été la mesure qui n’a pas été votée que vous auriez souhaitée ?

Toutes les mesures proposées par le NPA et qui n’ont pas été votées : interdiction des licenciements, contre le soutien au centre de vacances Pierres et vacances (7 millions d’euros), arrêt de subventions aux lycées privés (15 millions d’euros), soutien à la campagne BDS, abandon du projet Lyon/Turin (1 milliard d’euros déjà déboursé…

3-Quelles seront vos propositions en matière d’énergie, pour les économies et l’innovation ? Sachant que Rhône-Alpes est la région au monde qui concentre le plus d’installations nucléaires (plusieurs centrales, une usine de combustible, des réacteurs de recherche…) quelle est votre position sur cette forme d’énergie ?

Le NPA est résolument contre l’énergie nucléaire, technologie dangereuse, non maitrisée, dont les risques posés par l’exploitation, par les déchets nucléaires et le démantèlement des centrales en fin de vie n’ont toujours pas trouvé de solution.

Nous dénonçons de plus les atteintes à la plus élémentaire démocratie que constitue cette voie imposée par nos gouvernements successifs qui refusent d’entendre le refus de la population, pour satisfaire le lobby nucléaire.

4- Quelles seront vos actions en faveur de la science et de la technologie, sources de progrès, mais aussi de risque et d’interrogation, en matière d’énergie et d’environnement ?

Nous devons lancer des programmes conséquents de développements des énergies renouvelables, en conjuguant plusieurs technologies, multipliant les types et lieux de production suivant les configurations géographiques, tout en respectant le principe de précaution qui existent dans notre constitution. La création d’un grand service public de l’énergie (idéalement à un niveau européen) nous semble être un outil adapté. Il devra s’accompagner de la réquisition des grandes entreprises de l’énergie (AREVA, EDF, GDT Suez, total…) qui n’offrent aucune garantie « d’objectivité » à la population.

5- Quelle est votre position vis-à-vis des organismes génétiquement modifiés et des nanotechnologies?

Nous sommes contre les cultures OGM quelque soit l’usage, alimentation humaine, animale, industrie, et contre les nanotechnologies prolongement de cette technologie inutile et dangereuse.

Nous voulons, premièrement L’application immédiate, effective, du principe de précaution tel que préconisé par le rapport du 1er juin 2001, du Comité Prévention et Précaution (CPP) sur les risques sanitaires liés à l’utilisation des produits phytosanitaires. Nous voulons ensuite l’interdiction des OGM et la réinscription des variétés rustiques, sur les listes de semences autorisées du Ministère de l’Agriculture. Parce qu’elles sont adaptées aux terroirs et produisent une meilleure qualité, sans intrants chimiques ni pesticides.

6- Quelles actions proposez-vous en matière de transports collectifs ou en faveur des modes doux ? Quelle est votre position sur la liaison ferroviaire Lyon-Turin ? Sur le contournement ferroviaire fret de l’agglomération lyonnaise (CFAL) ? Sur le projet de nouvelle autoroute A45 entre Lyon et Saint-Etienne ?

Nous nous opposerons à tous les nouveaux projets autoroutiers. L’usage de la route doit reculer et nous devons mener une politique d’investissement qui favorise ce recul: transports en commun de proximité gratuits, réouverture des lignes et des gares existantes avec des parking gratuits à proximité, augmentation du nombre de rames et des cadences, électrification des lignes, doublement des lignes à sens uniques, développement du ferroutage, taxation du transports routier, interdiction des camions dans les tunnels Rhone-alpins… en ville, augmentation des pistes cyclables, des zones piétonnes, des voies de circulation pour les transports en commun…

Nous sommes contre la construction du TGV Lyon/Turin, investissement très onéreux, destructeur d’un point de vue environnemental et surtout peu utile socialement parlant: pour l’instant le projet est surtout de trouver une voix d’accès rapide aux stations des alpes et le projet fret (et son tracé différent) semble plus chimérique. Par ailleurs des études indépendantes des chiffres communiqués par RFF indiquent que l’augmentation du trafic peut être absorbée par le réseau actuel jusqu’en 2050.

Pour finir cette politique des transports doit s’accompagner d’une nécessaire réflexion sur l’utilité des transports, avoir pour objectif leur réduction avec la modification des modes de production et leur relocalisation.

7- Elevage, arboriculture, production de proximité, agriculture biologique ou moins polluante : quelles actions proposez- vous en matière de protection des agricultures régionales ?

L’impact négatif de l’agriculture intensive sur les modifications du climat, sur la qualité de l’environnement, sur la qualité de notre alimentation, sur notre santé et sur la biodiversité, est trop important pour pouvoir continuer avec les mêmes règles: Il faut donc envisager une autre agriculture, en dehors de l’hégémonie des trusts de l’agro-business et de leurs OGM.
Nous nous engageons à mener une politique offensive de défense des terres fertiles en apportant notre soutien à une agriculture paysanne, nourricière et de proximité, ce qui implique d’’abord de conserver les terres agricoles à leur usage.

L La relocalisation de la production agricole est nécessaire pour limiter les transports et les consommations d’énergie, retrouver la liberté d’utiliser des semences adaptées aux terroirs pour limiter l’usage de produits chimiques, préserver ou reconquérir le droit à la souveraineté alimentaire.

L’agriculture doit revenir à une mission alimentaire, écologique, territoriale et sociale. Il faut :

– arrêter l’augmentation des rendements faite avec une surconsommation d’intrants

– interdire les OGM et les agro carburants, car ils représentent une menace pour l’avenir

– favoriser l’installation massive d’agriculteurs, pour permettre l’approvisionnement de proximité avec des produits de qualité, à des prix accessibles pour tous; aider ces agriculteurs à vivre décemment de leur travail, en particulier en développant les débouchés avec la création de circuits courts à vocation régionale (exemple: AMAP mais aussi restauration scolaire ou d’entreprises)

– définir des quotas de production et décider d’aides soumises au respect de conditions sociales et environnementales

Pour la protection des terres fertiles en périurbain
– gel des grands projets d’infrastructures qui consomment de l’espace péri-urbain et le long des grands axes de communication existants
– remise en cause critique du contrat de plan État-Régions dans ces domaines
– clause de sauvegarde foncière sur les projets à l’étude.
– Action sur les SAFER instrumentalisées par des affairistes.
– Création d’un fond régional foncier (terres acquises par cession volontaire compte tenu de la valeur nouvelle après PLU par un fonds régional sur le modèle des SAFER) et location à de jeunes agriculteurs désireux de s’installer ou de s’agrandir, sans privatisation de l’outil de production.
– réhabilitation de formes de propriété commune et de gestion en “bien commun” pour lesquels il existe des racines et des dispositifs mais qui doivent être actualisés.

Pour la création de circuits courts

des circuits courts de distribution doivent permettre à l’agriculture biologique locale d’alimenter les cantines scolaires (par exemple) avec des produits de qualité. La Région doit en outre reprendre le contrôle de la restauration scolaire qu’elle sous-traite au secteur privé : ce service doit rester public pour une meilleure gestion et un meilleur contrôle.

En matière de formation, nous voulons La révision réelle, décisive, de l’enseignement agricole, y compris dans les grandes écoles pour un enseignement tourné vers la connaissance du vivant et des techniques de l’agro-écologie, respectueuses des sols, de l’environnement et de la qualité des aliments, les sciences humaines et l’économie sociale et solidaire.

Nous voulons une réorientation des programmes de recherche vers l’agro-écologie, notamment à l’INRA, beaucoup plus importante qu’aujourd’hui, afin d’atteindre plus rapidement un réel développement durable c’est-à-dire un développement qui préserve l’écosystème Planète et les Générations futures. L’agro-écologie, tout en restaurant les sols et en produisant des grains, légumes et fruits équilibrés, qui ont gardés toutes leurs valeurs nutritionnelles sans produits chimiques, est créatrice d’emploi sur des unités agricoles plus petites et diversifiées, permet un entretien équilibré des espaces ruraux et leur revitalisation.

8- Quelles propositions faites-vous en matière de protection des espaces naturels, de la biodiversité sur tous les points du territoire régional ?

Un coup d’arrêt doit être porté à la dispersion de l’habitat, car elle entraîne la disparition de surfaces agricoles et naturelles. Le développement de zones commerciales surdimensionnées et excentrées est également à proscrire. C’est le rôle des collectivités publiques comme la Région de contrôler l’urbanisme dans ce sens.

La sauvegarde des espaces naturels, forêts, zones humides, cours d’eau qui sont une des grandes richesses de notre pays. On ne peut plus continuer à détruire ce patrimoine qui est essentiel pour la biodiversité et pour la qualité de vie en Rhône-Alpes, éreintée par des concentrations industrielles, autoroutières, ferroviaires et monocultures intensives. Nous nous opposerons vigoureusement à la marchandisation des espaces naturels et privilégierons des activités qui y sont librement pratiquées dans le respect de la nature.

8 bis- Rhône-Alpes compte déjà plusieurs parcs naturels régionaux (Pilat, Vercors, Bauges, Chartreuse, Jura – un bout dans l’Ain-, Ardèche…) Etes-vous favorables à la création d’autres PNR rhônalpins ?

OUI. Et pour compléter le NPA se positionne contre la subvention de grands projets néfastes pour l’environnement, comme ceux de l’OL Land, du centre de loisirs Pierre et Vacances ou des JO d’Annecy)

9- Les finances publiques doivent être gérées de manière durable, avec un souci d’efficacité et d’évaluation. Quelle sera votre politique en matière fiscale, mais aussi en matière d’allocation de fonds publics ?

Nous nous engageons à évaluer deux facteurs essentiels dans tous les dossiers présentés : l’utilité sociale et le respect des contraintes écologiques (climatiques te environnementale)

Nous voulons mettre en place une politique qui permette que l’argent public, en l’occurrence les 2,5 milliards annuels du budget régional, puisse servir à la satisfaction des besoins de la population et non à l’alimentation des profits patronaux.

Nous défendons aussi le partage des richesses à l’échelle régionale.

Cela passe bien sûr d’abord par une réforme radicale de la fiscalité régionale, qui taxe les profits et pas les ménages. Car ce n’est pas par la TIPP qu’il faut alimenter les budgets régionaux, mais en prenant sur les bénéfices considérables faits par les grandes entreprises. Mais cela implique aussi une réorganisation totale des dépenses régionales, afin que l’argent public puisse réellement servir à tout le monde. (Nous exigerons donc, par exemple le remboursement des aides publiques par les entreprises qui ont licencié, l’ouverture des livres de compte des entreprises)

10-Quelles sont vos propositions en matière de décentralisation et de réforme des collectivités territoriales ?

-généralisation de budgets participatifs

-maintien de la clause de compétences

-Proportionnelle pour toutes les élections

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