La jeune entreprise Neext Engineering, basée à Belfort, prépare la conception de petits réacteurs nucléaires de fission, dont le combustible sera une combinaison d’éléments fissiles, uranium, plutonium et autres déchets de fission. Les petits réacteurs modulaires, seraient refroidis au plomb fondu, une technologie qui permet de réduire un ensemble de risques.
Les filières nucléaires ont jusqu’ à présent utilisé de l’uranium 238, un isotope dont un déchet de fission est le plutonium, élément utilisé pour les armes nucléaires. En produisant l’électricité, les centrales ont aussi produit des déchets, dont certains étaient donc utilisés à des fins militaires dans le cadre de la dissuasion. Il s’agissait d’un choix ancien de la Franque comme d’autres pays dans une double optique, énergétique et de défense nationale
» Il ne s’agissait pas d’une contrainte technologique , mais bien d’un choix associant énergie et stratégie militaire. » souligne Jean Maillard, de Neext Engineering, société basée à Belfort, créée avec Nicolas Delaby, pour se positionner sur le marché des petits réacteurs modulaires.
Aujourd’hui, l’option militaire a été abandonnée comme priorité. L’objectif n’est plus de produire du plutonium, ni des déchets qu’on ne sait valoriser. » Notre choix vise à utiliser comme combustible des déchets de fission, actuellement retraités e France pour produire des combustibles MOX , à l’usine de la Hague, mais que d’autres pays enfouissent. Ces déchets sont encore un potentiel de fission. Associé dans les éléments combustibles selon un dosage précis, ils peuvent déclencher des réactions en chaine émettant des neutrons rapides. » Les neutrons sont les particules qui lors d’une réaction sont éjectées, en étant porteuses d’une forte énergie liée à leur vitesse.
Neext Engineering, renoue avec la technologie des neutrons rapides, développée en France, avec le réacteur expérimental Phénix, avec Superphénix et avec le réacteur Astrid. La France a renoncé à Superphénix à la fin des années quatre-vingt-dix. Elle a renoncé à ASTRID, en toute discrétion, faute de moyens, mais sans étudier vraiment les conséquences de ce renoncement au moment où d’autres pays ( Chine, Russie, Japon) continuent à développer les réacteurs à neutrons rapides.
Neext Engineering pour sa part est en train de réunir les acteurs industries qui ont conservé des savoir-faire dans le secteur nucléaire. L’entreprise se tourne vers l’américain Westinghouse, seule entreprise occidentale en mesure de construire des équipements. Next Engineering va se tourner vers Framatome, constructeur de chaudières. L’entreprise va aussi s’adresser à des fabricants de combustible, d’uranium mais aussi d’autre éléments fissiles, capable de placer des éléments dans des barres.
Mais pour le moment, Neext Engineering, ne propose pas de réacteur modulaire sur catalogue. A la différence d’autres entreprises engagése dans les PRM, la société belfortaine cherche à cerner les utilisateurs potentiels : entreprises, territoires, villes. L’entreprise veut s’adapter à la demande pour des solutions allant de 100 à 600 MW, de 50 à 300 MWe.