La disponibilité du parc nucléaire a été historiquement basse tout au long de 2022, conduisant au niveau de production le plus faible depuis 1988.
La disponibilité du parc nucléaire français s’est située à un niveau historiquement faible, tout au long de 2022, s’établissant à 54 % contre 73 % en moyenne entre 2015 et 2019. Elle a atteint un minimum historique quotidien de 21,7 GWh le 28 août 2022 avec près de 65 % du parc nucléaire à l’arrêt avant de remonter en fin d’année, tout en restant nettement en-deçà des niveaux des années précédentes.
L’écart avec les années précédentes a été particulièrement marqué au cours de la période estivale, pendant laquelle ont été concentrées les indisponibilités non programmées du fait de la découverte, dès fin 2021, d’un phénomène de corrosion sous contrainte au sein de plusieurs réacteurs. Ces arrêts ou prolongations d’arrêts pour maintenances, contrôles et le cas échéant réparations ont affecté principalement les réacteurs les plus récents du parc (paliers N4 et P4’) non concernés par le programme d’investissements du Grand carénage. Ces indisponibilités se sont ajoutées à un programme d’opérations initialement chargé et davantage densifié du fait des décalages entrainés la gestion de la crise sanitaire. La concentration des différents arrêts durant l’été a néanmoins permis de maximiser la disponibilité lors de la période hivernale.
Cette faible disponibilité explique une production nucléaire fortement en baisse en 2022 par rapport aux années précédentes, avec
un volume produit de 279 TWh (soit 62,7 % du mix) contre 360,7 TWh en 2021 et 379,5 TWh en 2019. En particulier, ce niveau de production,
jamais atteint depuis la fin du développement parc nucléaire actuel , affiche un recul de 30 % par rapport à celui des vingt dernières années.
Il se situe, dans l’absolu, au niveau le plus bas observé depuis 1988. Cette année-là, la puissance nucléaire installée ne représentait que 51 GW, soit 83 % de la puissance installée actuellement alors que le parc comprenait 8 réacteurs en moins.
La moindre disponibilité du parc nucléaire a fortement contribué aux anticipations de tensions sur l’équilibre offre-demande. RTE a publié en septembre des analyses sur la sécurité d’approvisionnement, qui ont souligné une période de vigilance débutant exceptionnellement
dès l’automne. La production nucléaire a atteint ses plus faibles niveaux en août et septembre (environ 18 TWh par mois, contre 29 TWh par mois en août et septembre 2021), pour remonter progressivement et atteindre 28 TWh en décembre, une valeur proche de celle de décembre 2021 (32 TWh).
À l’automne, la disponibilité du parc nucléaire a évolué comme prévu par RTE. En fin d’année, la réduction des incertitudes sur les redémarrages des réacteurs nucléaires, combinée à la baisse significative de la consommation nationale confirmée dès l’automne, ainsi qu’au fonctionnement des échanges avec les pays voisins conforme aux règles européennes, ont contribué à alléger le niveau de tension sur le système électrique.