Les critiques du projet OL Land concernent plusieurs points sur les conséquences de ce projet qui envisage l’installation à Décines, dans l’est lyonnais, d’un nouveau stade pour l’Olympique Lyonnais, et d’une zone d’activités marchandes.
Jean Paul Lhuillier critique l’hypothèse des promoteurs qui repose sur le fait que 47 600 spectateurs, à raison de 2,8 personnes par voiture, viendraient en moyen de transport individuel, en utilisant 17 000 places de stationnement supplémentaires. Pour le responsable de France Nature Environnement, l’estimation est optimiste car on vérifie selon lui plutôt un taux de remplissage de 1,1 à 1,3 personne par voiture, qui signifierait un plus grand nombre de véhicules, donc la nécessité d’un plus grand nombre de places de stationnement nécessaires.
Jean-Paul Lhuillier demande « demande que, pour ce type de projet d’un stade d’envergure et exemplaire, l’orientation soit 80% d’accès en modes alternatifs à la voiture. La référence dans ce domaine étant le Stade de France au nord de Paris. »
Saturation des lignes de tramway
La critique porte justement sur la démarche initiale qui n’a pas privilégié les transports collectifs.
Jean Paul Lhuillier souligne que contrairement à la Loi SRU, le choix du site n’avait pas comme critère prépondérant l’accessibilité en modes alternatifs. « Bien entendu, dans l’urgence on apprend par voie de presse que le tram T2, qui dessert actuellement Saint-Priest, serait prolongé jusqu’à Eurexpo, ce qui n’est pas prévu dans le PDU ( Plan de Déplacement Urbain) A la place de LY6 il y aurait un transport en commun en site propre »
Quant à la ligne Lyon Villette-Meyzieu ZI Jean Paul Lhuillier rappelle que si actuellement elle est occupée
par la ligne de Tram T3 (Léa) très faiblement cadencée, elle devrait être utilisée par un Tram-Train
à exploitation privée Lyon Villette-Aéroport Lyon Saint-Exupéry. Le cahier des charges de cette ligne est négocié par le Conseil Général du Rhône et Véolia. L’arrivée d’un nouvel exploitant perturberait ce projet d’exploitation ou contraindrait à revoir le contrat.
Encombrement
Pour Jean-Paul Lhuillier il est irréaliste de faire accéder à OL Land, entre 5 000 et 10 000 spectateurs en deux heures, l’arrivée au stade devant s’effectuer en même temps que les heures de pointe.
Il faudrait du matériel roulant supplémentaire (un Tram peut contenir de 300 à 350
personnes « bien tassées ») et largement améliorer les stations pour assurer une haute
performance d’embarquement/débarquement afin de minimiser les temps d’arrêt des Trams. Enfin la réalisation d’un parc relais de 5 000 places supplémentaires à Meyzieu ZI, condamne
définitivement le projet de la poursuite de Léa (T3) sur Crémieu Nord-Isère comme indiqué dans
la Directive territoriale d’aménagement.
La rocade Est saturée
Jean-Paul Lhuillier juge aussi évident que l’offre actuelle de transport par route ne pourra pas elle non plus, absorber la demande supplémentaire. « Pour ce qui concerne la Rocade Est (2×2 voies), les données Coraly sont claires : en 2006 il y avait : 85 800 véhicules en jour ouvrable au nord de l’échangeur dit de Meyzieu, avec une croissance de +1,8% par rapport à 2005 et un trafic de 16 500 poids lourds (soit 19,2%) avant les 2 000 supplémentaires qui viennent d’être ajoutés pour cause d’interdiction sous le tunnel de Fourvière. Cela représente 2 145 véhicules/heure en moyenne par voie avec aujourd’hui un quasi-murr de poids-lourds sur la voie de droite. La Rocade Est est donc « saturée » ! Les 17 000 voitures (au minimum d’OL Land) vont passer où ? On considère que la demande se fait en 2 heures à l’aller comme au retour. Une bretelle d’échangeur « débite » au mieux 2 000 véhicules/heure et un accès parking très bien géré débite 1 000 véhicules/heure par voie »
Stationnement sauvage
Autre conséquence prévisible, le développement du stationnement « sauvage » Pour limiter ou maîtriser au mieux ces effets, le responsable de FNE demande que les communes impactées fassent faire des études et des équipements spécifiques financés par OL Land.
La connexion d’OL Land et des parkings d’Eurexpo par navette articulée, sur un site propre, semble aussi difficile. A raison de 14 000 personnes à transporter en deux heures, il faudrait une navette de 150 personnes par minutes pour écouler le flux de spectateurs. « C’est techniquement possible mais alors il faut particulièrement être coercitif dans la gestion/exploitation des rotations des navettes, des stations, des parkings et des embarquements/débarquements »
Jean Paul Lhuillier pose plusieurs conditions à l’ouverture d’OL Land : interdiction du stationnement sauvage sur toutes les communes impactées ; l’organisation et la gestion des parkings de Meyzieu et d’Eurexpo ; organisation et la performance des navettes ;interférence sur l’accessibilité d’Eurexpo lors d’un salon d’exposants ;’impact du parc relais de Meyzieu sur la perspective du prolongement de Léa
(T3) sur Crémieu . Le responsable demande une étude d’impacts fine sur les conséquences de l’ouverture d’OL Land sur la circulation des 20% de poids-lourds sur la Rocade Est. Pour Jean-Paul Lhuillier, il faut évaluer le risque d’explosion d’un poids-lourd de matière dangereuse au droit du stade OL Land.
Le spécialiste des transports à France Nature Environnement avance d’autres critères qui devraient être ceux d’une vraie démarche écologique. Il faudrait rechercher un site avec 100% d’accessibilité de modes alternatifs à la voiture dont les fabuleux Vélo’V. La construction devrait être à 100% écologique ( livraison des matériaux et le dégagement des déchets) La gestion exploitation devraient être elles aussi 100% écologique : énergie durable, en produits alimentaires dont une majorité provient de l’agriculture de proximité
et biologique ; produits de fonctionnement et d’entretien ;qualité paysagère et architecturale.