À partir du 1er mars, Ngozi Okonjo-Iweala sera la première femme et la première Africaine directrice générale de l’Organisation Mondiale du Commerce, basée à Genève. L’OMC devra non seulement être remise sur les rails après les affrontements sino-américains, elle devra aussi intégrer l’environnement et le climat dans les futures règles commerciales.
Les subventions versées par les États au secteur de la pêche entraînent parfois une surpêche qui menace gravement les réserves de poissons. Cette mise en garde est l’une des premières déclaration de la Nigériane Ngozi Okonjo-Iweala après l’annonce, le 15 février, de sa nomination au poste de Directrice générale de l’Organisation mondiale du Commerce (OMC), institution dont le siège est à Genève.
Dès sa prise de fonction, le 1er mars, l’une des priorités essentielles sera pour la nouvelle directrice générale de remédier sans tarder aux conséquences économiques et sanitaires de la pandémie de Covid-19. Elle devra aussi remettre sur les rails une organisation déstabilisée par l’affrontement commercial entre les États-Unis et la Chine.
Diplômée de Harvard et du MIT aux États-Unis, l’ancienne directrice des opérations de la Banque mondiale, deux fois ministre des Finances du Nigeria, puis ministre des Affaires étrangères, elle sera la première femme à occuper le poste de directrice générale de l’OMC. Ce sera aussi la première fois qu’une personnes originaire d’Afrique dirige cette organisation censée réguler le commerce international.
La croissance au prix de dégâts sur l’environnement
L’OMC, créée en 1995, a pour mission de veiller au développement du commerce mondial. Depuis 25 ans, l’institution a largement rempli sa mission en levant les barrières, douanières ou fiscales, qui entravaient les échanges mondiaux. Cette efficacité a entraîné une croissance très forte du commerce mondial et a dopé la croissance dans de nombreux pays, notamment en Asie.
Mais cette croissance effrénée des échanges mondiaux a largement contribué à l’explosion des trafics internationaux du secteur des transports. Elle a dopé l’exploitation des ressources naturelles, les activités industrielles, et la consommation, au prix de dégâts sur l’environnement et d’une hausse des émissions de carbone. Le commerce mondial non régulé sur le plan du carbone est une bombe à retardement climatique.
Le bilan carbone de chaque Français est de 6 tonnes d’équivalent CO2 par an, mais il passe à 11 tonnes si l’on inclut les émissions liées aux importations et au transport. C’est pourquoi l’OMC devra ajouter la ligne climat à son agenda. L’Organisation basée sur les rives du Léman ne saurait longtemps considérer comme une entrave au commerce les taxes carbone sur les produits importés, par exemple en Europe.