« Nous sommes installés d’un côté de la rivière Var. De l’autre côté, il y a l’imprimerie de Nice Matin, Var Matin et Corse Matin. Chaque jour nous recevons dix tonnes de journaux invendus, parfaitement propres, sans plastique, que nous traitons» Alain Belloy, patron de Xylobell, est plein d’enthousiasme, quelques mois après avoir lancé la chaine de production d’ouate de cellulose, la première fonctionnant en France.
Xylobell est une entreprise familiale installée dans les Alpes Maritimes, près de Nice. Elle a proposé d’abord des produits de traitement des bois et des charpentes. Depuis plusieurs années, l’entreprise propose aussi de la ouate de cellulose produite par des entreprises canadiennes ou allemandes qui occupent presque tout le marché français. Mais Alain Belloy a décidé, devant l’expansion de la demande, et l’absence d’offre française, de se lancer dans la production d’un isolant fréquemment associé à la construction bois.
Sel de bore
La ouate de cellulose est fabriquée à partir de vieux papier journal. Le procédé est simple. « Les journaux sont déchiquetés en morceau de 10 centimètres, placés sur un tapis où ils sont mélangés à 15% de sel de bore, un sel de bore qui repousse les animaux et parasites susceptibles d’endommager l’isolation. Les morceaux de papier sont ensuite transformés de manière à détacher les fibres, puis passé dans u cyclone qui aère l’ensemble pour lui donner ses dernières caractéristiques isolantes, avant emballage et expédition.
Xylobell produit chaque jour 10 tonnes de ouate de cellulose, activité qui génère un chiffre d’affaires supplémentaires de 2,1 millions d’euros pour l’entreprise. « Nos principaux clients se trouvent dans l’Ouest de la France, où se construisent beaucoup de maisons à ossature bois. La demande est importante » souligne Alain Belloy.
La demande est si forte qu’Alain Belloy, membre du Cluster Ecoénergie Rhône-Alpes cherche des partenaires, prêts à investir, qu’il pourrait aider à lancer la production de ouate de cellulose dans d’autres régions. Il cherche des partenaires dans l’ouest, mais aussi éventuellement en Rhône-Alpes.
Pour une machine produisant 1 tonne par heure, l’investissement est de 1,5 million d’euros, et de 2,5 millions pour une machine produisant 2 tonnes par heure. Une machine d’une capacité d’une tonne à l’heure, peut produire 10 tonnes par jour, 3000 tonnes par an de ouate vendue à 1 euro les kilos, soit un chiffre d’affaire de 3 millions d’euros. Avis aux investisseurs.