Une fois de plus, des arguments sanitaires sont mis en avant pour freiner la diffusion d’une technologie en elle-même intéressante. La cible est cette fois la 5G.
S’opposer à la 5 G, c’est évidemment s’opposer au gouvernement et au président de la République à 18 mois de l’élection présidentielle. Avec cette polémique, le coup d’envoi de la campagne électorale est lancé. Avec des arguments incomplets, déformés. Les interrogations sanitaires ont été mises en avant, malgré des études rassurantes de l’Anses, qui seront complétées par d’autres travaux à venir. L’argument sanitaire ne tient donc guère.
L’argument environnemental a été très peu mis en avant par les protecteurs de l’environnement. Cet argument a pourtant davantage de poids, il est essentiel. Car même plus efficace, et en soi, relativement économe en énergie, la 5G va, et c’est son objectif, permettre une croissance continue des usages, qui continueront donc à exploser, et avec eux la consommation d’électricité, qui ne pourra pas être intégralement satisfaite par des sources renouvelables avant longtemps. La numérique dopé par la 5G contribuera à la croissance des émissions de gaz à effet de serre.
Ce sera forcément le cas aussi longtemps que le secteur numérique ne sera pas encadré par des règles différenciant les usages en fonction de leur utilité sociale. Offrir un service de qualité pour le secteur de la santé ou pour permettre le chargement plus rapide de vidéos toujours plus nombreuses, ce n’est pas la même chose.
Le refus de différencier les usages, telle est bien la stratégie des géants de numériques qui ne cherchent qu’à faire avaler de la data et des contenus, quels qu’ils soient.
Comme pour toute technologie, il conviendrait de poser la question des objectifs non pas à court terme, ni même à moyen terme, et pas seulement en termes financiers, mais surtout en terme d’impacts sur la société, sur les personnes. Un autre critère pour proposer un autre développement, dont certains ne veulent évidemment pas.