La papeterie Canson, à Saint-Marcel lès Annonay, filiale du groupe familial italien FILA, met en oeuvre des recettes anciennes mais modernisée, dans un contexte ou l’environnement impose des innovations.
La recette du papier , chinoise, est ancienne, vieille de deux millénaires Jean Montgolfier de retour de croisade où avait été fait prisonnier aurait rapporté la recette au douzième siècle. Les ingrédients principaux n’ont pas changé. La recette ressemble à une recette de cuisine.
L’ingrédient de base est la cellulose, molécule magique tirée du bois, qui se présente en fibres plus ou moins longues. Ces fibres sont mélange à de l’eau. Il faut ajouter à la recette des fibres venant d’espèces variées en fonction de leurs propriétés, par exemple de l’eucalyptus. Après extraction de la lignine, autre molécule du bois, qui a tendance à jaunir, le papier pourra rester très blanc.
A l’usine Canson de Saint-Marcel lès Annonay ,la pâte à papier arrive sous forme de feuilles dans des balles, venant du notamment du Brésil. Les feuille de pâte sont malaxées avec l’eau que Canson prélève dans la rivière Deume qui arrose Annonay. Au début du process, la pâte contient près de 100% d’eau . Il faut lui faire suivre un processus de séchage entre des rouleaux, la chaleur étant apportée via des échangeurs par de la vapeur. Le séchage progressif élimine environ 95% de l’eau.
L’eau consommée par l’usine Canson consomme est donc prélevée dans un cours d’eau qui descend de Haute Ardèche. « En hiver, nous avons beaucoup d’eau, mais en été nous devons être vigilants ; Nous avons déjà investi pour réduire de 20 puis de 30% notre consommation, mais nous devons encore faire des efforts, même si des problèmes techniques sont parfois difficile à surmonter. » explique Pascal Conty, directeur de l’usine. Pas d’eau, pas de papier.
Pour la production de vapeur, l’usine Canson consomme chaque année 34GWh de gaz, apporté par le réseau. Le gaz émet du CO2 gaz à effet de serre dont il faut réduire la concentration dans l’atmosphère. Inconvénient supplémentaire, le gaz a des cours mondiaux qui fluctuent. Ils ont augmenté des dernières années, et risquent de ne pas baisser. Au prix non maitrisé du gaz est associé l’incertitude liée à des risques géopolitiques qui peuvent même remettre en cause sa disponibilité.
Il faut sécuriser l’approvisionnement énergétique. Pour sécuriser, il faut disposer d’une énergie proche, solide, durable, c’est-à-dire qui sera là encore pour longtemps : le bois sous des formes diverses est la solution.