Quatre millions de maisons individuelles ont été édifiées en France entre 1945 et 1975, au lendemain du premier choc pétrolier. Ces maisons ont comme inconvénient, sur le plan énergétique, de n’avoir pas été conçues pour être économes. La consommation moyenne, pour le chauffage et l’eau chaude sanitaire, est de 400 kWh/m2/an. C’est bien au dessus des réglementations thermiques 2000, 2005, et surtout au dessus des futurs normes et besoins.
Le programme MITECH mis en place par Arcelor-Mittal, EDF,GDF, et Lafarge, pour les professionnels du bâtiment, architectes et entreprises, vise à mettre au point une démarche assez normalisée pour évaluer les travaux à réaliser et les gains attendus.
« L’intérêt de ce patrimoine est qu’il est construit d’une manière assez homogène » explique Michel Jarleton, président de l’Union Nationale des Syndicats Français d’Architectes pour Rhône-Alpes ( UNSFA)La difficulté réside dans le fait que les propriétaires sont très attachés à leur bien, l’occupent, et n’ont pas forcément les moyens d’y réaliser les travaux nécessaires pour atteindre une performance énergétique conforme aux objectifs de division par quatre des consommations. Les propriétaires occupants peuvent aussi être des personnes âgées de plus de 65 ans : des travaux de réhabilitation ne doivent être entrepris qu’en laissant les occupants dans leur logement.
Les performances ne sont pas au rendez-vous
Les maisons individuelles ont fait l’objet d’opérations ponctuelles, sans cohérence. Des doubles vitrages ont pu être installés il y a trente ans, mais les performances ne sont plus intéressantes. Des combles ou des murs ont pu être isolés, mais les résultats ne sont pas à la hauteur.
Les interventions préconisées par le programme MITECH privilégient des interventions extérieures, comme l’isolation des murs, par un isolant de 25 centimètres d’épaisseur, l’isolation du toit, la pose d’une ventilation mécanique double flux, le changement des fenêtres. Des entreprises, comme Aldes avec des gaines ultra plates, proposent des produits adaptés aux contraintes de tels chantiers. La gamme des interventions va en gros de 30 000 à 50 000 euros, en fonction des options, inclusion ou non d’installation solaire pour l’eau sanitaire.
Plus value par le foncier
Michel Jarleton a donné l’exemple d’un pavillon sur lequel 45 000 euros de travaux ont été réalisés, qui ont généré une économie annuelle de 2000 euros ( à coût actuel de l’énergie) Se pose alors la question du financement, qui est forcément lourd. Les établissements bancaires doivent prendre en compte l’économie générée dans le budget du foyer propriétaire.
Il faut inclure des aides publiques ( Etat, collectivités), et des prêts bonifiés. L’opération doit être envisagée en fonction de la plus value potentielle apportée par les travaux, sur le plan énergétique, mais aussi sur le plan esthétique. Une plus value qui est d’autant plus à prendre en compte qu’elle est portée par le foncier : les pavillons des années 1945-1975 ont été construits dans la périphérie immédiate des villes, dans des secteurs où la demande ne pourra que croître pour des habitations de qualité.