Une réunion rassemblant élus, services et professionnels concernés s’est tenue le 21 mai en préfecture de Savoie sous l’autorité du Préfet, Rémi Thuau, pour faire le point sur la contamination de poissons du lac du Bourget par des PCB (polychlorobiphényles)
Le 2 avril dernier le préfet avait pris un arrêté interdisant la pêche en vue de la consommation et de la commercialisation des poissons de l’espèce omble chevalier du lac du Bourget du fait de taux en PCB (polychlorobiphényles) supérieurs aux normes réglementaires. Le premier échantillon était très limité et des investigations complémentaires ont été lancées comme prévu pour déterminer le niveau de contamination des poissons du lac régulièrement consommés.
Le prélèvement a été réalisé sur la base d’un avis scientifique de l’AFSSA (Agence française de sécurité sanitaire des aliments au cours de pêches organisées à cet effet dans le lac sous la supervision de la Direction départementale des services vétérinaires. Quatre vingt dix poissons des espèces omble chevalier, lavaret, perche, gardon, brochet et lotte ont été pêchés et sont en cours d’analyse au laboratoire national de référence de Nantes, le LABERCA (Laboratoire d’étude des résidus et contaminants alimentaires). Les résultats sont attendus fin juin.
Protection du consommateur
La Préfecture de Savoie rappelle par ailleurs que les mesures actuelles de protection du consommateur seront adaptées en fonction des résultats obtenus et de l’interprétation scientifique des taux de contamination constatés. Il est rappelé que la consommation d’eau potable, la baignade et les sports nautiques ne présentent aucun risque sanitaire pour l’homme. Une large information du public sera également faite à cette occasion.
La préfecture va réaliser par ailleurs un bilan économique de l’activité des pêcheurs professionnels va être réalisé en vue d’estimer les éventuelles mesures de soutien. Les pêcheurs professionnels du Bourget (10) mais aussi ceux du Lac d’Annecy (4) et de la rive française du Léman (60) suivent avec attention le dossier.
L’interdiction de consommation de l’ombre chevalier a affecté l’activité. L’omble chevalier, poisson noble, représente en effet environ 10% du chiffre d’affaires. Il est surtout prisé dans les deux lacs français, le consommateur des rives du Léman préférant le filet de perche.
Mais l’interdiction de consommer l’omble se répercute quand même sur la consommation des autres poissons qui demeure autorisée.
La faible production actuelle, permet un maintien des cours. Mais les professionnels sont attentifs à l’évolution du statut de l’omble et au comportement des consommateurs, dans les restaurants et sur les marchés. En effet, des importations d’omble d’élevage en provenance de pays nordiques pourraient occuper, à moindre prix, la place laissée vacante par l’omble alpin. « Il s’agit de la même espèce, dont la pisciculture a été mise au point par l’INRA » explique Roger Plassat, président de l’Association Agréés Interdépartementale des Pêcheurs Professionnels des Lacs Alpins (AAIPPLA) qui réunit les associations de pêcheurs des trois lacs.
Le président de l’AAIPPLA insiste sur le caractère limité de la pollution qui n’affecte pas la qualité des eaux en dehors des poissons.
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