La prochaine réunion-débat organisée par le Groupe Régional Rhône-Ain-Loire de la Société française d’Energie Nucléaire aura lieu le 21 septembre de 18h à 20h,avec pour thème » Nucléaire du futur : Le projet français de SMR NUWARD » sujet traité par Marie Caisso, Intégratrice Performances & Conformité du projet SMR NUWARD à EDF. La conférence se tiendra dans un nouveau lieu , 9 Rue des Cuirassiers, Tour Silex2, Auditorium au 2ème etg, 69003 LYON.
Il existe actuellement dans le monde, rappelle la présentation de la conférence par la SFEN, environ 70 projets de petits réacteurs nucléaires modulaires (SMR en anglais pour « small modular reactor »), avec une grande variété de conceptions et de technologies avancées à l’étude. NUWARD (, marque déposée, abréviation de « nuclear forward ») est le projet français de SMR, en développement par un consortium composé d’EDF, de TechnicAtome, de Naval Group et du CEA.
EDF ne s’est lancée dans les SMR qu’en 2017, soit beaucoup plus tard que ses concurrents. L’entreprise a longtemps conservé une philosophie tendant à privilégier les réacteurs de plus en plus puissants, les projets imposant à chaque nouvelle étapes d’importantes innovations, phases d’apprentissage, de recherche, à des couts toujours croissants.
Le projet d’EDF est officiellement annoncé le 17 septembre 2019 à la conférence générale annuelle de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique ( AIEA) . Le 6 avril 2021, EDF a présenté le premier design du réacteur. Le projet NUWARD est financé en grande partie sur fonds propres avant d’être soutenu financièrement par l’État dans le cadre du plan de relance économique de 2020-2022 à hauteur de 50 millions d’euros.
Des réacteurs à eau sous pression
La technologie de base est celle des réacteurs à eau pressurisée (REP) adaptée par TechnicAtome selon un concept très compact et modulaire utilisé dans les sous-marins nucléaires français. Le pressuriseur et les générateurs de vapeur à plaques sont imbriqués dans la cuve du réacteur, ce qui occupe beaucoup moins de place. Des innovations importantes sont apportées en matière de sûreté passive (sans sources électriques) et de simplifications d’exploitation. Le produit est une petite centrale de 340 MWe composée de deux réacteurs de 170 MWe. L’aspect modulaire de l’installation nucléaire doit permettre sa fabrication en usine. Le réacteur placé dans un cube d’eau de 25 mètres sur 25 sera semi-enterré pour être protégé des agressions extérieures. La cuve de NUWARD™ ne mesurerait ainsi que 4 m de diamètre et 13,50 m de hauteur, à l’intérieur d’une enceinte métallique, elle-même logée dans une piscine. Il utilisera le combustible standard des grands réacteurs, fourni par Orano et Framatome.
De nouveaux débouchés
Les SMR offrent de nouveaux usages, particulièrement adaptés aux enjeux actuels et futurs : Alimenter les sites isolés en électricité (sans réseau robuste et développé), Produire de l’eau douce par dessalement, Décarboner la production d’hydrogène et de carburants de synthèse, Équilibrer les réseaux électriques, Chauffer les villes et les usines.
Une coopération industrielle européenne
Le 2 juin 2022, EDF a annoncé que le design de NUWARD™ fera l’objet d’une pré-évaluation menée par l’Autorité de sûreté nucléaire française (ASN), en collaboration avec les autorités de sûreté tchèque (SUJB) et finlandaise (STUK), dans le but de confirmer sa position de leader en encourageant la coopération européenne. EDF et ses partenaires comptent achever en 2026 la conception et les détails techniques de la nouvelle centrale pour une mise sur le marché vers 2035. Le projet vise avant tout le marché à l’export, mais EDF discute avec les pouvoirs publics pour installer au préalable un démonstrateur en France. Il reste à savoir , rappelle la SFEN, si, d’ici là, le projet français réussira à rattraper son retard sur la concurrence et se montrer compétitif sur un marché qui s’annonce porteur.
Marie CAISSO est actuellement Intégratrice Performances & Conformité du SMR NUWARD à EDF. Embauché à EDF en 2017 à la Division Combustible Nucléaire, , elle y a occupé les fonctions de Chargée d’affaires R&D sur le traitement du combustible usé, Coordinatrice du réseau métiers coeur-combustible, puis Pilote de projet dans le domaine du multi-recyclage des matières. Elle est titulaire d’un Master’s degree en Science des matériaux obtenu à Polytech Grenoble, puis d’un Doctorat en Chimie des matériaux obtenu à l’Université de Montpellier et au CEA Marcoule. Sa thèse s’intégre dans le retraitement des déchets nucléaires à très haute activité, les actinides mineurs, et leur intégration dans les réacteurs de IVème génération, notamment l’étude de la synthèse et de la caractérisation de microsphères d’oxydes d’actinides et de leur mise en œuvre pour la fabrication de matériaux céramique à microstructures contrôlées.
Vous pourrez suivre cette réunion-débat en PRESENTIEL uniquement, la visioconférence et le chat n’étant pas adaptés à l’interactivité recherchée dans ce format plus intimiste que le format conférence.
Cette réunion-débat sera suivie d’un cocktail, vous permettant ainsi de prolonger les échanges avec le conférencier et les membres du bureau de la Sfen RAL, dans une atmosphère conviviale. Pour assister à cette réunion-débat, il est impératif de s’inscrire via ce formulaire en ligne, avant le 20 septembre.
